Kévin GOEURIOT
La porte révolutionnaire de l’église de Pierrevillers, charmant village vigneron situé à mi-chemin entre Rombas et Marange-Silvange, est originale à plus d’un titre. Elle présente des jambages puissamment moulurés, des écoinçons très sobres et un solide entablement. Mais l’essentiel n’est pas là. Il se trouve plutôt dans le tympan en demi-cercle qui surmonte l’ensemble.
Encadré par deux pots à feu, ce tympan est en effet frappé d’une phrase pour le moins originale. On lit : « LE PEUPLE FRANCOIS RECONNOIT L’ETRE SUPREME ET L’IMMORTALITE DE L’AME ». Gravée durant la révolution française, cette phrase témoigne des turpides spirituelles que notre région a connu à la fin du XVIIIème siècle. Les citoyens, inspirés par les grandes idées des philosophes des Lumières, veulent du changement. A bas la monarchie ! A bas la calotte, entend-on alors ! Louis XVI a fui. On l’a retrouvé à Varennes-en-Argonne. On l’a emprisonné au Temple. On le guillotinera bientôt. Les biens de l’Eglise ont été séquestrés. Fabre d’Eglantine a mis au point un nouveau calendrier, qui remplace les références à la monarchie ou à la religion en s’inspirant de la nature et de la météorologie. Un nouveau système de poids et de mesure se développe, qui remplace la pinte, l’aune et la corde de bois par le litre, le mètre et le stère. Des départements, enfin, seront créées, afin de remplacer les anciennes provinces de France, au découpage pour le moins compliqué.
