Wowox dans le Bitscherland

Achtung, die Wowox kommt ! Dans le Bitscherland, certains parents recourraient autrefois à un monstre appelé le Wowox pour faire peur et calmer les enfants turbulents. Cet épouvantail a ainsi hanté les contrées du Nord-Est lorrain en quête de jeunes âmes candides.

Le Wowox était appelé à la rescousse par les parents pour que leurs bambins désobéissants fassent leurs devoirs, viennent à table, aillent se brosser les dents ou encore se mettent au lit. Ces derniers associaient alors cette menace bienvenue à leur pire peur. Poussant le vice jusqu’au bout, les parents prenaient bien soin de fermer les volets de la chambre de leurs enfants en jetant un regard soucieux à droite et à gauche, afin de s’assurer que le Wowox ne rodait pas encore dans les parages, pendant que les petits filaient fissa se cacher sous leurs couvertures. Il n’était pas rare que les marmots dessinent ensuite le monstre qui les terrifiait selon leur imagination et leur angoisse pour mieux l’exorciser.

Si la nuit et ses mystères ont longtemps suscité inquiétude et fascination, personne n’a pourtant jamais aperçu le Wowox. De nos jours, guère de parents ont encore recours à lui pour calmer leurs enfants. Non pas que leur progéniture soit devenue en deux générations plus docile, mais plutôt par manque de transmission des traditions. Créature polymorphe et insaisissable, le Wowox est le miroir et la représentation de nos propres peurs. Chaque enfant du Bitscherland lui a donné en conséquence un visage et une forme différents.

Personnage maléfique du merveilleux lorrain, le Wowox a la particularité d’être extrêmement localisé. Si sa figure reste entièrement mystérieuse, il n’en demeure pas moins un croque-mitaine à l’image du Père Fouettard, du Graoully, de la Bête Faramine en Meuse ou encore du Hiltiti dans les Vosges. Dans l’imaginaire populaire, toutes ces créatures ont pour fonction de marquer les interdits vis-à-vis de moments, de comportements sociaux ou de lieux considérés comme dangereux, en particulier par rapport à la nuit et aux abords d’un cours d’eau ou d’un étang pour éviter des accidents. La crainte provoquée par la menace de tels personnages crée une peur qui n’a ainsi plus besoin d’être motivée. Les croque-mitaines ont généralement des noms variables et un aspect mal défini, ce qui, dans une transmission orale, permet à chacun de s’imaginer un être d’autant plus effrayant. Il peut aussi bien s’agir d’un homme, d’une femme, d’un animal ou d’une créature fantastique. Supposés réels pour être efficace, les croque-mitaines se situent à la lisière entre conte et légende.