Thomas RIBOULET
Que ce soit dans la plaine ou dans le massif, les Vosges étaient autrefois traversées par différentes voies romaines. Si de nombreux vestiges de l’Antiquité continuent de dormir sous terre, de nouvelles portions de ce réseau de communication sont régulièrement mises à jour. En témoigne, la récente découverte d’un carrefour inédit de deux voies romaines dans la Forêt domaniale du Ban d’Harol à Charmois-l’Orgueilleux.
D’impressionnants sites archéologiques se trouvent les Vosges. On pense ainsi instinctivement au sanctuaire et à la cité gallo-romaine de Grand, avec son amphithéâtre et l’immense mosaïque de sa basilique, à la villa gallo-romaine de Bulgnéville, au camp celtique de la Bure en Déodatie ou encore au sanctuaire de Mercure à Archettes. Il faut également savoir que ce sont les Romains qui ont les premiers découvert il y a plus de 2 000 ans les propriétés curatives des sources d’eaux chaudes de Plombières-les-Bains. La station thermale était d’ailleurs connectée à une voie romaine. Une autre voie romaine, qui reliait les antiques cités de Bâle et de Metz, traversait la Vallée de la Haute-Moselle via le Col de Bussang. Une rue rappelle de nos jours le passage de celle-ci à Ramonchamp. En Déodatie, il est possible d’admirer des portions en grès vosgien du fameux « Chemin d’Allemagne », c’est-à-dire la grande voie romaine qui reliait jadis Langres à Strasbourg en passant par le Massif du Donon, en particulier à Raon-l’Etape sur la Côte de Repy, qui culmine à 433 mètres d’altitude à proximité du Col de Trace, ou encore sur les hauteurs du village de Raon-lès-Leau. Cet axe permettait notamment de transporter le sel. Plus à l’Ouest, dans la plaine, le village de Soulosse-sous-Saint-Elophe était durant l’Antiquité un important carrefour commercial et culturel sur la voie romaine entre Trèves et Lyon. De nombreuses stèles sculptées témoignent encore des activités économiques de cet ancien bourg celte devenu romain. Récemment, ce sont donc les vestiges de deux voies romaines remontant au deuxième, voire au premier siècle après Jésus-Christ, qui ont été exhumés dans la Forêt domaniale du Ban d’Harol à Charmois-l’Orgueilleux par 25 bénévoles de l’association Escles Archéologie.
