L’Association Bipolaire ? Si tu savais … et l’Institut Commercial de Nancy (ICN) Business School organisent une conférence le jeudi 19 janvier 2017 à Nancy avec comme invité Marcel Gay, journaliste d’investigation et ancien grand reporter à l’Est Républicain, autour de Jeanne d’Arc. Dans son ouvrage L’affaire Jeanne d’Arc, publié en 2007, Marcel Gay remet en cause la version officielle de l’histoire de la bergère lorraine.
A l’école, nous avons tous appris que Jeanne d’Arc est née le 6 janvier 1412 à Domrémy, village aujourd’hui en Lorraine, qu’elle était la fille d’un pauvre laboureur, qu’elle ne savait ni lire ni écrire. Un jour, alors qu’elle gardait les moutons, elle entendit des voix célestes. Celles-ci lui ont commandé d’aller voir le roi de France et de prendre la tête de son armée. Jeanne, simple bergère, est alors allée à Chinon, où elle a révélé son secret au Dauphin. Puis, elle a libéré Orléans, conduit Charles à son sacre à Reims et « bouté » les Anglais hors de France. Mais elle fut ensuite trahie, capturée et vendue aux Anglais. Condamnée au bûcher, elle fut brûlée vive sur la Place du Vieux-Marché à Rouen, le mercredi 30 mai 1431. Jeanne n’avait alors que 19 ans.
Voilà la version officielle de l’Histoire de France. Mais elle n’est pas vraisemblable. Et si tout était faux ? Si Jeanne n’était pas née à Domrémy ? Si elle n’était pas morte à Rouen sur un bûcher ? Mais alors, qui était cette femme du Moyen-âge qui a osé briser tous les tabous de son temps, qui s’habillait en homme, qui montait à cheval et qui faisait la guerre ? A quoi ressemblait-elle ? Quelle langue parlait-elle ? Qu’est-elle devenue après le bûcher ?
Pour répondre à ces questions, il faut mener une enquête longue et minutieuse. Il faut mettre ses pas dans ceux de Jeanne, interroger les témoins de l’époque et relire ses deux procès, à savoir le procès de condamnation et le procès en nullité de condamnation. Il faut également examiner les documents officiels, lire ses lettres, lire les chroniques de l’époque et les livres de comptes des villes et des forteresses du XVème siècle marquées par la Guerre de Cent Ans.
Au terme de cette enquête, où il a fallu démêler le vrai du faux, la bergère de Domrémy nous apparaît bien différente. Petite, brune, cette femme au caractère bien trempé a mené de main de maître la mission qu’une autre grande dame, la reine Yolande d’Anjou, a conçue pour elle. Jeanne n’est pas née à Domrémy, elle n’a pas été brûlée à Rouen. Elle est morte en Lorraine et a été enterrée dans la petite église de Pulligny-sur-Madon, près de Nancy.
Certes, Jeanne a bel et bien existé. Il y a beaucoup trop de témoignages de l’époque, trop de documents incontestables et incontestés pour remettre en cause l’existence même de la Pucelle. Mais il s’agit selon Marcel Gay de « la plus grande opération de services secrets de tous les temps ». Un stratagème inédit élaboré par Yolande, la belle-mère du roi de France, pour sauver le royaume. Un stratagème exécuté de main de maître par une gamine hors du commun, Jeanne.
Le journaliste ne remet pas non plus en cause la virginité de Jeanne. Celle-ci a en effet été vérifiée par Yolande en mars 1429 à Poitiers, mais aussi par Anne de Belfort en 1430 à Rouen. Après l’épisode du bûcher, Jeanne s’est mariée avec le chevalier Robert des Armoises. Mais elle n’a pas eu d’enfant.
Reine des Quatre Royaumes, Yolande d’Anjou était l’une femmes les plus intelligentes et éclairées de son temps. C’est elle qui éleva à Angers le futur roi de France, Charles, et qui le maria à sa fille Marie quand il n’était encore que le Dauphin. Elle monta cette opération diplomatique en 1420 après la signature du Traité de Troyes. Deux rois de droit divin prétendaient alors au royaume de France, un Anglais et un Français. Leur généalogie leur accordait les mêmes droits. Dès lors, seul Dieu pouvait trancher. Sa parole devait être transmise. Ce fut l’idée géniale de Yolande. Et deux ans plus tard, comme par hasard, Jeanne entendit des voix célestes. Des prophéties commencèrent alors à circuler dans tout le royaume de France. Elles annonçaient l’arrivée d’une vierge qui viendrait le sauver …
Marcel Gay ne croit pas que Jeanne était bergère. Elle n’aurait en effet jamais eu le droit de monter à cheval et de porter une épée. Elle était une excellente cavalière et parlait de même un bon français, signe d’éducation. Elle n’était donc en aucune manière illettrée. Le journaliste d’investigation émet également l’hypothèse qu’elle était princesse d’Orléans, fille de Louis d’Orléans et de la reine Isabeau de Bavière, née à Paris à l’Hôtel Berbète. La chronique du religieux de Saint-Denis mentionne que le douzième enfant de la reine est né le 10 novembre 1407, qu’il est mort le jour même et enterré à Saint-Denis. Cependant, en y regardant de plus près, on remarque que le papier a été fabriqué cinquante ans plus tard. Par ailleurs, selon les registres de la ville, aucun enfant n’a été enterré ce jour-là à Saint-Denis. Dans les versions ultérieures de son Histoire de France, Claude Villaret n’appelle plus cet enfant Philippe, mais Jeanne.
Après avoir sauvé le royaume de France des Anglais, Jeanne tomba dans l’oubli pendant des siècles. Elle fut comme par hasard ressuscitée en 1871 après à la défaite face à la Prusse. La France se retrouvait en effet dans une situation similaire au XVème siècle suite à la proclamation de l’Empire Allemand dans la galerie des glaces du Château de Versailles. Paris avait besoin d’un symbole, d’un mythe fondateur et rassembleur. Jeanne, la fameuse bonne bergère lorraine, était toute désignée. L’Alsace et une partie de la Lorraine venaient en effet d’être annexées. Cela permettait par la même occasion au pouvoir central français d’enterrer le sentiment lorrain et de faire oublier l’indépendance, encore récente, de la Lorraine jusqu’en 1766.
Jeanne a été popularisée dans toute la France et dans le monde entier. Au Japon, elle incarne l’esprit des anciens Samouraïs. Ailleurs, on voit en elle les valeurs de courage, d’abnégation et de foi inébranlable. De leur côté, les Anglais affirment qui ne l’ont pas brûlée. A raison car le Tribunal de Rouen était de toute manière composé uniquement de juges français.
Informations pratiques :
Conférence L’affaire Jeanne d’Arc, et si l’histoire avait été falsifiée ? par Marcel Gay.
Organisée par L’Association Bipolaire ? Si Tu Savais … qui a pour objet de contribuer à la diffusion de l’information sur les troubles bipolaires auprès du grand public pour une prise de conscience et une prise en charge le plus tôt possible de la maladie.
Jeudi 19 janvier 2017 à 18 heures
ICN – Amphi 346 – 13, Rue Michel Ney à Nancy – Entrée libre
Contacts :
Téléphone : 06 15 82 61 22
Mail : bipolairesitusavais@gmail.com
Il en est de tous les papes qui, au Vatican (ou en Avignon) ont été les commanditaires de…. l’inquisition. Ceux-là même qui, aux époques différentes ont consigné pour « leur patron » les minutes des procès et autres copies de différents tribunaux afin de nourrir l’Histoire écrite par des gens attîtrés lors d’évènements séculiers.
Le « hic » ? C’est que aucun pape n’a le droit de divulguer ces dernières. Bon courage, alors ! Pour, ne serait-ce que approcher ce qui serait une forme de vérité. Sur-laquelle le monde s’est mis à tourner – parfois- à l’envers.
J.M Bou
L’Histoire de France est un recueil de nombreux « mensonges » volontaires ou par omission. L’affaire Jeanne d’Arc en est un exemple. Plus près de nous, ne dit-on pas que Charles de Gaulle ne supportait pas les mensonges mais pourtant dans ses mémoires il ne s’est pas gêné pour prendre des libertés. Comme la signature de l’acte de capitulation de l’Allemagne à la fin de la guerre de 39/45 où les Français n’étaient pas conviés mais présents tout de même. Jean de Lattre de Tassigny a surpris tout le monde en s’asseyant sur le banc des vainqueurs : pas de drapeau français, on en fabrique un. Que ce soient les Allemands, les Anglais , les Américains personne n’imaginait la France autrement que vaincue en 1940. Pourtant il était important que la France signe dans le camp des vainqueurs. Et elle a signé : avoir assisté à la signature de l’acte de capitulation de l’Allemagne. Ainsi elle avait droit aux mêmes privilèges et surtout elle avait un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU et pouvait prétendre à des dommages de guerre. De Gaulle dira : » il ne faut jamais mentir mais il n’est pas interdit de se montrer astucieux ». Belle formule !
Meme dans cours Lumni, ils nous ont ressorti les memes aneries sur Jeanne d’Arc…Bravo l’enseignement de l’Histoire en France.
Autre chose, la Lorraine a perdu son indépendance bien avant 1766.
C’est pour ça quand j’ai une question sur Jeanne d’arc et un mec fait une blague sur ses cendres je lui montre ce site…encore un secret de l Église….entièrement d’accord avec la version Gay…ya trop d’incertitude….
Les « théories survivalistes » remontent bien avant le XVIIe, lorsque le doyen de St Thiébaud à Metz relate en 1436 dans sa chronique la réapparition de l’héroïne… Quant à sa naissance à Domremy, on se doit de préciser que le fameuse « maison natale » a été construite en 1820 par Jean-Baptiste Prosper-Jollois, architecte en chef du département des Vosges…
Et parlons un peu de sa « famille » : Le « père », Jacques est issu d’une très vieille lignée aristocratique de Bourgogne, les « d’Ailly »… Quant à la « mère », elle est la fille d’un comte de Salm…
Enfin, évoquons le procès de Rouen, dont la frange traditionaliste met en avant les « minutes »…
Les débats se déroulent en français, et sitôt qu’ils sont clos, Cauchon récupère ces écrits et s’en va avec. Il faudra attendre 5 ans, pour voir réapparaître le dit procès, traduit maintenant en latin, et reduit à quelques dizaines de feuillets. Même le notaire Manchon refusera alors de le contresigner…
Vous oubliez de préciser les impostures qu’il y a eu à cette époque, notamment Jeanne des Armoises et de
Jeanne de Sermaises qui se sont fait passer pour la pucelle, sauvée des flammes.
Une des deux, Jeanne des Armoises, dite Claude, s’est présentée à Metz en 1436…
Pour la maison de Jeanne d’Arc, oui cet architecte l’a bien réhabilitée en 1820 et non construite…
Pour le reste, la thèse aristocratique d’Ailly de Charles de Lys contredit les faits, notamment le texte d’anoblissement de la famille d’Arc, qui prouvent qu’ils n’étaient pas nobles…
Pour Cauchon, il a apposé son sceau d’évêque de Beauvais sur les écrits du Procès donc avant août 1432, date à laquelle il fut nommée ailleurs. On est loin des 5 ans…
Sans compter que, fier de lui-même, il en a demandé 5 copies du procès, et Manchon en a écrit 3 de sa propre main(!) avec les sceaux des juges. Elles ont été envoyées au Roi d’Angleterre, à l’évêque et à l’inquisiteur.
De plus M. Gay reconnaît honnêtement qu’il n’a pas plus de preuve pour l’intervention de la reine Yolande que pour l’origine royale contrairement à la version que tout le monde connaît appuyée elle par tous les docunents du procès et les témoignages des deux côtés (Anglais et Francais).
Voici une réponse à cette théorie réchauffée, par Colette Beaune, Olivier Bouzy, Philippe Contamine et Françoise Michaud-Fréjaville, Professeur émérite à l’université de Paris-X ; docteur en histoire médiévale ; membre de l’Institut ; professeur émérite à l’université d’Orléans.
« les théories survivalistes remontent à Guillaume Vignier au XVIIe siècle, lequel était fort soucieux de plaire à son protecteur, un descendant de la dame des Armoises. Cette aventurière de haut vol a un parcours fort intéressant, mais elle n’est pas Jeanne d’Arc. »
« Par ailleurs, Jeanne est bien née à Domrémy dans une famille paysanne aisée comme le prouvent les témoignages des deux procès de condamnation et de réhabilitation.[…] Sa mort sur le bûcher le 30 mai 1431 est elle aussi parfaitement attestée dans le procès de réhabilitation, dans les chroniques et dans la mention strictement contemporaine du greffier du Parlement de Paris. »
Ce n’est pas parce que c’est écrit sur un document, meme ancien que c’est la vérité.
Ça a l’air de vous embêter? Ce livre est une escroquerie (et a un but politique), nous avons aujourd’hui assez de documents avec des témoignages en tout genre qui attestent de tout cela.
Bonjour,
Article vraiment très intéressant et qui soulève bien des questionnements autour de Jeanne et surtout de la Femme en général, dans l’Histoire.
L’article rappelle que selon Marcel Gay, il s’agirait de « la plus grande opération de services secrets de tous les temps ».
Pour ma part, je dirai qu’il s’agit simplement d’une énième falsification et autres altération de l’histoire autour des Grandes Femmes.
Si je vous dis qu’Homère était en fait la Déesse Homeora, que Myriam a été remplacée par un personnage fictif appelé Moïse, que Lucrèce et Phèdre étaient des Femmes ou que Johanna, à l’origine du Christiannisme primitif, est devenu St Jean, vous allez surement me rire au nez et me demander de revenir sur terre.
Et pourtant…
Théophile Malo de la Tour d’Auvergne dans son ouvrage « Origines Gauloises » a dit : « L’histoire n’est que les ruines d’un grand édifice que chaque génération d’hommes a cherché à détruire, en le masquant sous des mensonges, entassant des décombres sur des décombres, des ruines sur des ruines ».
Un travail immense de déblaiement a déjà été engagé et se poursuit.
Cordialement.