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Du coq de Luttange en Moselle

C’est à Luttange, dans l’arrière-pays thionvillois, que se trouve cette cheminée. Une cheminée curieusement surmontée d’un coq en terre cuite. Un détail amusant, devant lequel on passe sans forcément prêter attention. Mais un détail hautement symbolique tout de même !

Car ce coq a été placé au sommet de cette demeure à la fin du XIXème siècle ou au début des années 1900. Luttange est alors, comme tout l’actuel département de la Moselle, annexé à l’Empire allemand.

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Le coq en terre cuite de Luttange (Crédits photo : Kévin GOEURIOT pour le Groupe BLE Lorraine)

En plaçant un tel oiseau au sommet de sa maison, le propriétaire entendait surtout manifester ici son sentiment francophile. D’autant plus que l’animal est tourné vers l’Ouest, donc la France, et qu’il montre son postérieur emplumé du côté de Berlin.

Associé à l’esprit gaulois depuis l’antiquité en vertu de la proximité entre les mots Gallus (coq en latin) et Gallicus (le Gaulois), le coq a la réputation de chanter toujours, même lorsque ses ergots sont plantés dans la boue. Et c’est un peu ce que nous dit ce coq luttangeois : cocorico, et surtout pas kikiriki comme le font les coqs allemands ! Cocorico ! Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine !

Cocorico ! Que voilà une jolie parabole ! Je ne parle pas, bien-sûr de celle-ci se trouve au pied de la cheminée. Ça, c’est une autre histoire.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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Un Commentaire

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  1. Cacalijô est une onomatopée qui sert à imiter le cri du coq. C’est en fait le cocorico que l’on entend dans la bouche des Français de l’intérieur et le kikiriki de nos cousins germains. Car c’est bien connu, le coq ne chante pas de la même manière selon qu’il soit à Paris, à Berlin ou en Lorraine. D’un autre côté, il ne doit pas y avoir beaucoup de coqs à Paris ou à Berlin. Mais bon, passons. Dans son excellent ouvrage intitulé Au pays des Cocolinjos et des Colindindins, Gabriel Gobron nous parle d’un paysan de la Vallée du Rupt-de-Mad qui, ayant tiré vengeance d’un de ses confrères, monte au sommet de la côte pour y pousser un mâle et fier cacalijô ! Rappelons simplement que le coq, en patois lorrain, est appelé . Et qu’il est très apprécié lorsqu’il a mijoté longuement dans une sauce au vin. Le tout accompagné de spaetzle, bien-sûr !

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