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Premier port céréalier fluvial de France à Metz

Voies ferroviaires au Nouveau Port de Metz (Crédits photo Fab5669)

Les investissements réalisés ces dernières années sur le Nouveau Port de Metz témoignent de la vitalité de l’infrastructure et de ses possibilités de développement à venir dans le cadre du Grand Port Lorrain.

Au moment de sa création il y a une cinquantaine d’années, le Nouveau Port de Metz était avant tout destiné à l’acheminement du minerai de fer. Consciente du potentiel que représentaient les nombreuses coopératives agricoles en Lorraine comme Lorca, Soufflet ou encore EMC2 pour développer le site, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de la Moelle l’a rapidement réorienté vers le transport des céréales. A tel point que le Nouveau Port de Metz est aujourd’hui le premier port céréalier d’Europe avec 2,5 millions de tonnes de transit de céréales et le sixième port fluvial en France au regard de l’ensemble de ses activités. Il joue ainsi le rôle d’une véritable locomotive économique pour tout le territoire. Avec plus de la moitié du total de tonnes céréale transitées, InVivo constitue le plus important acteur du Nouveau Port de Metz et le principal amodiataire de ses terrains.

Grâce à un investissement de treize millions d’euros consenti par la CCI et les collectivités territoriales, le Nouveau Port de Metz a été transformé en une plateforme multimodale route-fer-eau, d’où arrivent et partent les marchandises. Cet équipement ultramoderne est doté d’une aire de stockage pour conteneurs et de voies ferrées spécifiques sur lesquelles peuvent stationner des convois ferroviaires jusqu’à 750 mètres de long.

Dans le sillage de la reconversion du Nouveau Port de Metz dans le transport des céréales, la construction de silos, de séchoirs et de tours de travail a commencé dans les 1970 et 1980. Elle s’est poursuivie récemment avec la réalisation de plusieurs grands projets. Le groupe Soufflet, Lorca, EMC2 et InVivo y ont élevés des silos de dernière génération. La coopérative agricole lorraine a par exemple investi dix millions d’euros en 2017 pour augmenter ses capacités de stockage de 25 000 tonnes et ses capacités logistiques pour exporter ses céréales. Il faut dire que 90 % des grains collectés sur l’ensemble du département de la Moselle et le Nord de la Meurthe-et-Moselle auprès de ses 2 000 agriculteurs adhérents sont exportés. Le colza est transformé en huile dans des usines de trituration en Allemagne, tandis que les blés et les orges lorrains intéressent surtout l’industrie agro-alimentaire et l’alimentation animale des Pays-Bas et de la Belgique. Et peut-être bientôt l’Asie. Car le nouveau silo de Lorca a été conçu avec un poste de chargement pour les conteneurs. L’équipement permet de même de charger 600 tonnes de céréales par heure. Une péniche de 2 500 tonnes est ainsi remplie en à peine une demi-journée. Au total, près de 400 000 tonnes de céréales sont chargées chaque année au Nouveau Port de Metz, dont 80 % par voie fluviale. Plus de 100 000 tonnes sont aussi acheminées par voie ferroviaire principalement par le groupe Soufflet et InVivo.

Le Nouveau Port de Metz dispose encore de cinq hectares de foncier pour accueillir de nouvelles activités ou étendre celles déjà existantes, sans compter les hectares de friches à reconvertir à Chambière et sur le site proche de l’ancienne centrale EDF de La Maxe. La reconquête de ces espaces permettrait en parallèle de préserver les terres nourricières et maraîchères de La Maxe.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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4 Commentaires

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  1. Le groupe Soufflet a investi neuf millions d’euros pour construire un sixième silo à grain au Port de Metz, premier port fluvial céréalier en France. Ce dernier permet de stocker 45 000 tonnes de céréales supplémentaires, portant ainsi la capacité totale de stockage du groupe sur les bords de la Moselle à 145 000 tonnes. Soufflet exporte depuis le Port de Metz du blé, de l’orge, du colza, du maïs, des pois ou encore du tournesol vers l’Allemagne et le Bénélux, principalement chez des meuniers, des brasseurs et des acteurs de l’alimentation animale. 450 000 tonnes de céréales sont exportées chaque année. L’idée est aussi de valoriser la production céréalière des agriculteurs de la région et de développer l’exportation. Les céréales proviennent en effet d’agriculteurs situés à une centaine de kilomètres à la ronde autour de Metz. Le port joue le rôle de plateforme pour les exportations lorraines en la matière. Des denrées y sont également acheminées par le train depuis l’Aube, la Côte d’Or, la Haute-Saône et la Marne. Elles sont ensuite stockées pendant trois ou quatre mois en moyenne dans des silos, à l’intérieur desquels une ventilation permet d’éviter le développement des insectes. Elles sont ensuite exportées, principalement par voie fluvial. Comme une péniche peut transporter 4 000 tonnes de céréales, 134 camions n’ont ainsi pas besoin de circuler sur les routes. En plus de ses activités portuaires et céréalières, le groupe Soufflet mise aussi sur la valorisation des déchets qui représentent près de 800 tonnes par an. Ceux-ci sont envoyés dans des unités de méthanisation développées par des agriculteurs.

  2. Bonjour Monsieur RIBOULET,

    En effet, les 5 hectares qui restent disponibles sur le site sont très largement suffisants pour éviter de recourir aux terrains de Chambière ou de l’ancienne centrale EDF.

    Une étude a été menée par l’Etat au début des années 2000 pour évaluer et proposer des terrains situés sur le ban communal de La Maxe; le rapport, préparé par quelques technocrates qui ne connaissent pas le terrain a été vite balayé par les élus locaux … et heureusement car le résultat aurait été catastrophique pour la métropole de Metz en consommation de terres agricoles.

    Enfin, pour occuper les terrains cités dans votre article, il faut encore que les propriétaires, les élus et surtout la population concernée par d’éventuelles nuisances provoquées par des activités portuaires valident ces projets … ce qui n’est certainement pas le cas.

    Très respectueusement.

  3. Rouen est le 1er port céréalier de France avec presque 7.5 millions de tonnes en 2019 soit plus de 18 fois celui de Metz . Rouen n’est pas au bord de la mer mais au bord de la Seine, un fleuve aussi !
    Vous me faites bien rire avec votre titre !

    • Merci de votre remarque, mais ayant vécu plusieurs années durant à Rouen, je connais bien ses ports. Il y a le port de plaisance, le port fluvial et le grand port maritime. Malgré les caractéristiques de sa situation géographique, Rouen est officiellement bien considéré comme un port maritime (comme Hambourg en Allemagne bien que situé au fond de l’estuaire de l’Elbe à 144 km de la Mer du Nord). Ne vous en déplaise. Tous tonnages confondus, le port maritime de Rouen est le 28ème port européen et le cinquième français. Il est aussi le premier port maritime européen pour les céréales et le premier français pour la farine et les engrais. Metz l’est pour le fluvial, non le maritime. A Rouen, la limite du port fluvial définie par Voies Navigables de France (VNF) est fixée au Pont Boieldieu, ce qui correspond à peu près à l’emplacement du Pont Mathilde du Moyen-âge, limite traditionnelle entre le fluvial et le maritime. Le port fluvial de Rouen a un volume de moins de un million de tonnes.

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