Méconnu, le village de Heining-lès-Bouzonville possède pourtant une sacrée particularité. Dans son annexe de Leiding se trouve en effet une rue frontière. D’un côté du trottoir, le passant est en Lorraine. De l’autre côté, il est en Sarre. La bien-nommée Rue de la Frontière est appelée Neutrale Straße, ou Rue Neutre, en Sarre.
En réalité, c’est tout le patelin qui est situé sur la frontière. Encore plus surprenant, la petite église de Leiding fut construite par le gouvernement français entre 1936 et 1939 lorsque les Nazis décidèrent de fermer la frontière sarroise et d’interdire aux paroissiens lorrains de fréquenter l’église de Leidingen, côté allemand, qui avait pourtant toujours était la leur, tout comme le cimetière et l’école.
Il faut savoir que jusqu’au Traité de Paris de 1815, le village était entièrement situé en Moselle et avait le statut de commune. Il a ensuite été cédé par ce traité à la Prusse, avant qu’une partie ne revienne en Lorraine dans le cadre de la Convention de délimitation du 23 octobre 1829.
Les habitants de Zoufftgen en Lorraine et de Roeser au Luxembourg se retrouvent chaque année dans la forêt pour contrôler les bornes marquant la frontière. Depuis les années 1980, il est en effet du ressort des communes de l’Hexagone de vérifier les bornes frontières. A Zoufftgen, les élus ont décidé en 1982 d’y associer leurs voisins luxembourgeois. Si bien que tout ce beau monde se retrouve annuellement vers la mi-mai sur le Sentier des Bornes pour une marche de quelques kilomètres à travers bois. Environ 200 bornes sont recensées sur le ban communal de Zoufftgen. Les plus anciennes ont été posées au début du XVIème siècle. Il s’agit de grosses pierres pesant près de 200 kg. Parmi elles, on retrouve la borne des Quatre Seigneurs. Datant du IIIème siècle après Jésus-Christ, elle constituait jadis la base d’une colonne dédiée à Jupiter, avant d’être installée en 1575 à l’intersection des anciennes seigneuries du Mont Saint-Jean, de Bettembourg, de Peppange et de Rodemack.