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Une ferme biologique urbaine à Metz-Borny

Crédits photo : Ferme de Borny

Jean-Philippe et Céline Neveux, maraîchers bio de Norroy-le-Veneur, ont dernièrement créé la première ferme biologique urbaine de France dans le quartier de Metz-Borny, près du Parc de Gloucester et de l’Avenue de Sébastopol. Imaginé il y a quatre ans, le projet a depuis pris la forme d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Il est soutenu par le Président du Groupe BLE Lorraine, M. Thomas Riboulet, qui en est actionnaire.

Cette ferme vise à définir une stratégie de développement des méthodes de culture pour revenir à une agriculture citoyenne et paysanne. La définition paysanne reprend alors toute sa valeur, à savoir une culture biologique de proximité directe entre le producteur et le consommateur. L’idée est également de préserver et de valoriser la biodiversité en ville et les espèces endémiques en Lorraine, mais aussi d’informer et de sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine et naturelle. Les responsables de l’exploitation entendent également améliorer les techniques de production en agriculture bio. La dimension citoyenne du projet tend par ailleurs à rapprocher les consommateurs et les acteurs de la production agricole, afin qu’ils œuvrent ensemble au sein d’une structure délibérément inscrite dans les enjeux de l’économie sociale et solidaire. C’est la raison pour laquelle le modèle de SCIC est « apparu comme une évidence » pour Jean-Philippe Neveux, Président Directeur Général la Ferme de Borny. « L’ensemble des forces doit être partie prenante dans le projet : consommateurs, producteurs, utilisateurs, institutions et entreprises. Mais aussi et surtout les habitants, afin de créer de la proximité, du partage, du lien social et une vie de quartier. A ce jour, près de 50 % des membres de la SCIC sont des voisins de la ferme », se réjouit-il.

Chacun a ainsi pu soutenir le projet en souscrivant des parts sociales proposées à 20 euros. Au total, 24 000 euros ont été récoltés. « Comme il s’agit ici d’une société et non d’une association, il lui faudra donc être rentable car elle ne peut pas s’appuyer sur des subventions », indique le PDG. Elle sera néanmoins dirigée collectivement par les différents collègues installés et l’Assemblée Générale tout en étant exemplaire et transparente grâce à un Conseil d’Administration élargi.

« Notre vision du projet découle de notre expérience de lancement en agriculture bio ou nous nous sommes retrouvés sans réel soutien technique, commerciale et humain », confie Céline Neveux, responsable d’exploitation de la Ferme de Borny. L’idée d’un pôle d’agriculture biologique urbain est alors née pour partager non seulement avec d’autres producteurs notre expérience, mais également avec les consommateurs et passionnés de biodiversité, ajoute-t-elle. D’où une ferme pédagogique avec cochons, poules et moutons, un atelier élevage, un atelier de transformation et bientôt un magasin de producteur pour écouler la production en direct. A l’heure actuelle, trois hectares ont été défrichés pour accueillir les semis et récolter les premiers fruits et légumes. En attendant, les chantiers participatifs s’enchaînent sur le site. Une extension de deux hectares est d’ores et déjà envisagée l’année prochaine sur un terrain situé non loin de là à la Grange-aux-Bois.

Le projet a déjà permis de créer quatre emplois, sans compter les saisonniers attendus. D’ici huit ans, la Ferme de Borny pourrait faire travailler 22 personnes en insertion. « C’est de cette manière que l’on contribue concrètement à soutenir l’économie locale et à créer des emplois durablement », conclut Thomas Riboulet, Président du Groupe BLE Lorraine et membre de la structure.

Rédigé par Rédaction BLE Lorraine

La Rédaction du Groupe BLE Lorraine, premier média et think tank indépendant de Lorraine.

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3 Commentaires

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  1. Après deux ans d’activité, la Ferme de Borny a été placée en liquidation judiciaire en juillet dernier. Ouverte en juin 2017 sous la forme d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), la structure avait pourtant fédéré 280 actionnaires et un bel engouement autour d’elle. Véritable plaque-tournante pédagogique, la Ferme de Borny reposait sur trois piliers : la formation à l’agriculture urbaine et au bien-manger, l’insertion sociale et la production avec vente directe dans un magasin. Elle s’était par ailleurs fondée sur un modèle agricole biologique et raisonné sans mécanisation et sans arrosage. Un choix peut être trop ambitieux car si les parties pédagogiques et sociale ont bien fonctionné, la forme de la société, la structuration de la filière, une gestion pas assez rigoureuse et surtout deux années de sécheresse ont eu raison de cette très belle initiative. Propriétaire des terrains, la Ville de Metz cherche désormais une solution d’avenir pour faire perdurer une activité agricole sur place et conserver l’héritage du travail réalisé. L’idée pourrait ainsi renaître sous forme associative.

  2. borny a drôlement bien change ,j’y ai habite de 1973 a1988 ce que vous faites c’est formidable je suis en Vendée je reçois pas mal d’informations de photos d’amis et famille en lorraine

  3. Sans paillage, ni le moindre arrosage, la ferme urbaine de Borny, Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) de culture biologique implantée en cœur de cité, commence déjà à récolter le fruit de son travail. En effet, courgettes, haricots verts, concombres, carottes, betteraves, pommes de terre, salades, mirabelles, quetsches, petits pois et courges spaghettis garnissent les rayonnages du magasin de la ferme. D’une superficie de soixante mètres carrés, celui-ci jouxte un autre local qui abrite des sanitaires, des vestiaires et une salle de réunion.

    La ferme accueille également des poules et un cochon. Des moutons sont attendus, tout comme l’aménagement d’un rucher école en partenariat avec un apiculteur de Bibiche. Une aire de pique-nique a par ailleurs été spécialement réalisée dans le prolongement du champ de carottes. D’ici décembre, la ferme devrait aussi récupérer le fortin, ainsi que deux hectares cultivables supplémentaires de ce qui fut le jardin des sœurs. En attendant, les raccordements aux réseaux et un accès voie douce ont été créés. Ne reste plus qu’un parking d’une dizaine de places et une zone d’arrêt pour les bus financés à hauteur de 160 000 euros par la Ville de Metz.

    A noter enfin que la SCIC emploie désormais quatre permanents et des saisonniers à temps partiel. Tout est en effet fait à la main ici, sans tracteur ni aucun engin à moteur. Le site planche en parallèle sur un programme de dépollution végétale en lien avec l’Université de Lorraine.

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