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Acquisition de la lance de Cutry par le Musée Lorrain

Crédits photos : Thomas RIBOULET pour le Groupe BLE Lorraine

Grâce à une souscription ouverte aux particuliers et aux entreprises mise en place l’année dernière par la Société d’Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain, le Musée Lorrain – Palais des Duc de Lorraine a pu acquérir la célèbre lance d’apparat de Cutry. Les 30 000 euros nécessaires ont été collectés. Restaurée par le Laboratoire Archéologique des Métaux (LAM) de Jarville-la-Malgrange, cette pièce unique en Europe devrait intégrer les collections permanentes de l’établissement une fois sa rénovation achevée. En attendant, elle a dernièrement été présentée aux mécènes au Palais du Gouvernement à Nancy. Thomas Riboulet, Président du Groupe BLE Lorraine, qui a participé à l’acquisition de cette œuvre, était présent.

La lance de Cutry, qui appartenait auparavant à un particulier, est un témoignage rare et spectaculaire de la transition qui s’est opérée en Europe à la fin de l’Empire romain d’Occident. Cette arme d’apparat datant du Vème siècle après Jésus-Christ a été découverte en 1991 à Cutry, commune du Pays-Haut, au sein d’une importante nécropole, où plus de 800 sépultures antiques et 284 tombes mérovingiennes ont été mises au jour. Mesurant 45 centimètres, elle a été retrouvée dans la tombe d’un guerrier Trévire, peuple qui occupait à cette époque le Nord de la Lorraine. Composée de fer, d’argent, de cuivre et de laiton, la lance constitue un objet précieux richement décoré. Elle comporte par ailleurs une inscription latine rarissime qui a été déchiffrée par le chercheur polonais Krysztof Rzepkowki : « Haec inter vastas stringat urnabula silvas. Qui gaudet radibis obuius ire feris ». Ce qui signifie : « Que tire cette lance dans de vastes forêts. Celui qui se plaît à affronter les bêtes féroces ». Cette mention fait référence à la chasse, particulièrement à celle au sanglier, qui était l’une des occupations favorites des élites masculines franques et germaniques. Le texte est d’une grande qualité littéraire et tout-à-fait inhabituelle, même pour ce type d’armement réservé à une élite. Il devait certainement s’agir d’un fonctionnaire ou d’un militaire de très haut rang appartenant au cercle princier. Par cette lance d’apparat, son antique propriétaire voulait davantage rappeler ses vertus morales que ses plaisirs héroïques.

A travers cette très belle acquisition, la Société d’Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain poursuit son objectif de conservation et de valorisation de l’histoire de notre nation. Depuis 1848, son action a ainsi permis la constitution à Nancy d’une collection de niveau international, avec notamment l’acquisition du Trésor de Pouilly-sur-Meuse, du peigne liturgique de l’évêque de Toul Henri de Ville ou encore d’un vase d’Emile Gallé. Autant de pièces uniques qui contribuent à la grandeur du Palais des Ducs de Lorraine.

Rédigé par Rédaction BLE Lorraine

La Rédaction du Groupe BLE Lorraine, premier média et think tank indépendant de Lorraine.

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