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Déclaration de la guerre franco-allemande de 1870-1871

Ernest Meissonier, "Le Siège de Paris", huile sur toile, 1870-1884, Paris, Musée d'Orsay

Il y a un peu plus de de 150 ans, le 12 janvier 1871, des soldats prussiens et français s’affrontèrent à coup de boules de neige. Si seulement ce conflit avait pu se résoudre ainsi !

C’est la candidature d’un prince allemand au trône d’Espagne qui fit monter la France sur ses grands chevaux, craignant ainsi d’être encerclée par la Prusse. Au cours du XIXème siècle, la Prusse prit de la puissance en sortant victorieuse des guerres contre ses voisins danois en 1864 et autrichien en 1866. Elle cherchait à réunir tous les Etats allemands sous la couronne prussienne.

Face à la menace française, la Prusse renonça alors à l’Espagne (La dépêche d’Ems). Mais le désir d’agrandir l’Empire français, notamment sur la Sarre, le Luxembourg et la Belgique, ainsi que celui d’éliminer un grand rival, poussa peu à peu la France vers la guerre. Le ministre de la guerre, le Maréchal Le Bœuf, déclara que « la France est prête, archi-prête ! La guerre doit-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats ». Il restait cependant encore assez de lucidité à l’Empereur Napoléon III pour que l’issue du conflit lui semble plus que douteuse. Ce fut surtout en réalité l’enthousiasme des Parisiens qui, avec le sentiment antiprussien et la confiance envers l’armée française, décida la France d’entrer en guerre.

Il s’avéra finalement que la France n’était pas prête. Les troupes qui arrivèrent sur la frontière manquaient cruellement de consignes. Certaines se perdirent même, ne sachant pas où aller. La nourriture et le matériel manquaient. Les officiers n’avaient aucune carte des frontières ! Cette impréparation était le résultat de l’arrogance de la France qui pensait à une invasion rapide des territoires allemands.

Mais la Prusse, elle, était prête. Ses troupes arrivèrent rapidement, bien armées, ravitaillées, ordonnées et parfaitement organisées. Les Prussiens se virent en peu de temps bien plus nombreux que les français (800 000 soldats allemands contre 265 000 soldats français). De plus, à la grande surprise des Français, d’autres Etats allemands rejoignirent le combat au côté de la Prusse comme le Royaume de Bavière.

Bismarck et Napoléon III
Napoléon III et Bismarck, le 2 septembre 1870 à Donchery, entrevue après la Bataille de Sedan, d’après Wilhelm Camphausen

Après une déclaration de Guerre à la Prusse en juillet 1870, débordées, les armées impériales françaises furent vaincues en septembre. La IIIème République prit le relais jusqu’à la défaite totale de la France en janvier 1871, scellant ainsi le destin de l’Alsace et de la Lorraine, dont une partie des territoires fut intégrée au nouvel Empire allemand proclamé après la victoire dans la galerie des glaces du château de Versailles.

Source :

Jeanne VINCLER, Les coulisses de la Guerre de 1870 en Lorraine, Editions Serpenoise, 2011.

Rédigé par Jean-Michaël CHOSEROT

Educateur à l’environnement du Pays de Lorraine, Président de l'association naturaliste et historienne Berian, membre de la Société Philomatique Vosgienne et guide du Camp celtique de la Bure pour le Groupe BLE Lorraine.

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