C’est dans l’église Saint-Louvent de Rembercourt-aux-Pots, qui date du XVème siècle, située au cœur du département de la Meuse, que se trouve ce curieux bas-relief. Il représente un basilic, à moins qu’il ne s’agisse d’un cocatrix, un animal fantastique dont les bestiaires médiévaux nous disent qu’il avait un corps de serpent, des ailes de plumes ou de chauve-souris et une tête de coq.

On raconte aussi que le basilic avait le pouvoir de tuer n’importe qui croisait son regard et que, pour cela, la seule manière de le tuer était de lui présenter un miroir. L’animal, alors, était foudroyé par son propre regard.

Emblème de la ville de Bâle, en Suisse, le basilic est doté d’une puissante charge symbolique. Les médiévaux l’associaient au péché de luxure et plus particulièrement aux maladies vénériennes. Il se doit d’être rapproché de tous ces autres animaux qui peuplent nos bestiaires : sirènes bifides, cynocéphales, patagons, sciapodes, dragons et autres licornes. Tout un zoo mythologique qui peuplait l’imaginaire de nos aïeux.
Aujourd’hui, tous ces animaux fantastiques sont destinés avant tout à nous faire rêver !
Une porte Renaissance orne la façade de l’église de Rembercourt-aux-Pots, dans la Meuse. Datant du premier quart du XVIème siècle, cette porte se signale par son architecture typiquement lorraine de cette époque. Les arcs en ogives, les piliers fasciculés et les pinacles décorés de feuilles d’acanthe ont fait place à des forme différentes, la plupart inspirées de l’architecture antique. On retrouve ainsi des frontons, des pilastres ornés de motifs végétaux ou encore des guirlandes de fleurs. Le sacré s’efface presque pour montrer des éléments purement décoratifs, dont certains nous semblent tout droit venus de l’Italie. Il faut dire que Rembercourt, en ces temps-là, était célèbre pour ses foires que fréquentaient entre autres des marchands italiens. Un peu de Lombardie qui aurait remonté par capillarité jusque sous nos cieux. Cette porte est une invitation au voyage.