Cette gravure, exécutée vers 1614 par Claude Chastillon et conservée aux Archives Départementales de la Moselle, nous montre le Palais des Treize ou, comme le note la légende, l’hostel de la Ville de Metz.
C’est dans ce bâtiment imposant, percé de baies géminées de style gothique, couronné de merlons et flanqué d’échauguettes, que se réunissaient, au Moyen-âge, les échevins de Metz, l’équivalent de nos conseillers municipaux, lesquels étaient au nombre de treize. D’où le nom du bâtiment.

Erigé entre 1315 et 1317, ce palais se situait en face de la cathédrale, à peu près à l’emplacement de l’actuel marché couvert. Il était l’emblème de la puissance de la République messine, ce petit Etat autonome et oligarchique qui restait administré par les Paraiges, associations de lignages nobles, souvent enrichis par le commerce de la laine et du vin.
A compter de 1633, le bâtiment abrite le Parlement Royal de Metz. Sous le gouvernement du Maréchal-Duc de Belle-Isle, il est finalement rasé pour faire place à l’ensemble urbain dessiné par l’architecte Jacques-François Blondel.
De ce palais, ne restent donc plus que cette gravure et quelques plans anciens. Des documents qui ont permis, récemment, une restitution en trois dimensions de l’édifice. Ou quand les archives et la technologie permettent de reconstituer un pan méconnu de l’histoire d’une République aussi prospère qu’indépendante.
Protégée par ses impressionnants remparts longs de sept kilomètres et sa puissance militaire, la République Messine a duré de 1234 à 1552. Gouvernée par les Paraiges, les fameuses familles patriciennes, la cité rayonna durant le Moyen-âge à travers l’Europe. Metz faisait d’ailleurs partie des dix villes les plus riches du Saint-Empire Romain Germanique. La République Messine était bien organisée entre oligarchie, corporations et milices.
Merci, je ne connaissais pas l’existence de cette République Messine. Y-a-t-il des ouvrages à ce sujet?