Dix jeunes agriculteurs lorrains se sont associés pour créer le collectif intitulé « Les copains à la Noix », afin de monter de toutes pièces une filière noix en Lorraine. Esquissée en 2016, année noire pour les céréaliers lorrains, cette nouvelle filière d’excellence répond à l’enjeu de diversification dans le cadre de l’adaptation de l’agriculture lorraine au dérèglement climatique.
Tout est également parti du constat que la production de noix dans l’Hexagone se concentrait uniquement sur deux départements, à savoir l’Isère et le Périgord. Les agriculteurs lorrains ont également remarqué que leurs exploitations se situaient à une altitude comparable et présentaient une terre similaire à celles de leurs homologues producteurs de noix tout en bénéficiant d’une hydrométrie plus favorable. Les conditions étaient donc réunies pour se lancer dans cette nouvelle culture en Lorraine de manière pérenne. Les associés ont alors planté entre 2017 et 2021 400 hectares de noyers dans leurs exploitations respectives situées en Meuse et en Meurthe-et-Moselle, dont certaines se trouvent dans des zones de captage dans un périmètre de 80 kilomètres. Afin de se différencier de la concurrence, ils décident de miser tout de suite sur la qualité en s’engageant dans une filière biologique.

En parallèle, ils investissent quatre millions d’euros dans la création d’une unité de traitement et de transformation de noix à Lisle-en-Barrois, dont 1,9 million d’euros pour la seule ligne de traitement flambant et 1,5 million d’euros pour les nettoyeurs et le matériel de récolte, à l’image des vibreurs pour faire tomber les fruits des arbres. L’idée est en effet de valoriser leur production de A à Z et de pouvoir répondre à l’ensemble des marchés autour de la noix en intégrant par exemple celui des cerneaux pour les chocolatiers et les boulangers, mais aussi celui des cerneaux en miettes destiné à la fabrication de farine et d’huile. Leur unité de traitement et de transformation de noix comprend un bâtiment de 1 500 mètres carrés et un autre plus petit de 600 mètres carrés qui abrite la partie séchage. Le cassage des noix est quant à lui réalisé dans un local adapté à Longuyon.

A noter enfin que d’ici quelques années, 3,5 tonnes de noix par hectares doivent être récoltées. La noix de Lorraine a de l’avenir !

