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Du temps des lavandières en Lorraine

Lavoir de Novéant-sur-Moselle dans le Pays Messin (Crédits photo : Paul SCHAACK pour le Groupe BLE Lorraine)

Aujourd’hui les jeunes ne savent plus ce qu’étaient les lavandières, qui dans chaque village de Lorraine, lavaient le linge dans les endroits abrités ou non. Je me souviens encore du lavoir qui était situé au milieu de la commune et qui était alimenté par une source d’eau bien fraîche qui prenait naissance en amont de mon village, sur les hauteurs, non loin de la frontière allemande.

La fontaine-lavoir était située sur la Place Saint Rémi. Elle possédait trois espaces bien distincts, dont le premier se trouvait à l’intérieur. Celui-ci était composé de grandes auges en béton qui étaient alimentées par de l’eau courante et destinées à laver le linge. Le second espace était dédié à garder le lait au frais dans de grands bidons plongés dans l’eau fraîche jusqu’à la venue du camion de la laiterie qui passait par tous les villages pour collecter le lait. Le troisième espace, qui se trouvait quant à lui à l’extérieur, était composé d’abreuvoirs pour les vaches et les chevaux car à cette époque il n’y avait pas encore de matériel motorisé.

Ce lavoir a été démoli car il ne servait plus et je trouve cela bien dommage car c’était un endroit où s’échangeaient les nouvelles au moyen du papotage des lavandières qui étaient nos aïeules. Je pense que le monde évolue et parfois s’égare à cause d’erreurs de jugement. Au lieu de préserver certains bâtiments considérés comme communs, on préfère la nouveauté qui n’est souvent qu’un miroir aux alouettes ou un bâtiment sans âme, sans passé.

lavandières
Lavandières sur la côte Est de Madagascar à un jet de pierre de l’Océan Indien

A présent que je me suis exilé définitivement vers un des pays parmi les plus pauvres de la planète, je peux à volonté me replonger dans mes souvenirs du temps passé car ici le temps s’est arrêté et les lavandières profitent de chaque instant ensoleillé pour venir laver leur linge dans le lac qui s’est formé avec les pluies nocturnes. Ici, dans la brousse, il n’y a pas de journaux à des centaines de kilomètres à la ronde et les nouvelles se transmettent de bouche à oreille. Elles sont souvent véhiculées par ces lavandières qui n’ont jamais entendu parler de lave-linge électrique.

Rédigé par Gaston THIEL

Amoureux des langues régionales de Lorraine pour le Groupe BLE Lorraine.

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