Rédaction BLE Lorraine
La quête de la fameuse chouette d’or a pris fin dans la nuit du 2 au 3 octobre 2024 lorsque deux hommes vivants à l’étranger, qui ont décidé de garder l’anonymat, ont découvert sa contremarque à Dabo, en Lorraine. Elle avait été enterrée plus de trente ans auparavant, en avril 1993, dans un lieu qu’il fallait identifier après avoir résolu onze énigmes présentées dans le livre Sur la trace de la chouette d’or.
Le jeu a été officiellement lancé le 15 mai 1993 par Régis Hauser, plus connu sous le pseudonyme de Max Valentin, et Michel Becker, artiste peintre qui avait illustré les énigmes conçues par le premier. Initialement, seul Max Valentin connaissait la solution des énigmes et aimait à l’époque distiller des indices ou des fausses pistes en répondant aux questions des « chouetteurs » sur le Minitel à travers ce qui est devînt par la suite les fameux « madits », contraction de « Max m’a dit ». Max Valentin avait pris le soin de transmettre les solutions des énigmes à un huissier avant son décès survenu en 2009. Bien que Michel Becker fût reconnu en 2017 par la justice comme le propriétaire de l’œuvre jusqu’à ce que quelqu’un se présente avec la contremarque, ce ne fut qu’en 2021 que les héritiers de Max Valentin l’autorisèrent à connaître lesdites solutions qui étaient stockées sur une vieille disquette informatique. La chasse au trésor fut alors relancée et de nouveaux indices furent publiés sur Discord. Michel Becker alla même vérifier une nuit avec une huissière si la contremarque se trouvait toujours bien à l’emplacement où Max Valentin l’avait enterrée. Il y aurait trouvé un canard en fer rouillé qu’il remplaça par une nouvelle contremarque, à savoir une chouette en bronze, accompagnée de son numéro de téléphone et du mot de passe « Maurice 1950 » à laisser sur sa messagerie. Les deux découvreurs appliquèrent la consigne à la lettre et Michel Becker annonça la fin de la chasse dès le lendemain. Les protagonistes se sont ensuite retrouvés pour échanger la contremarque contre la véritable statuette de la chouette d’or. Sculptée essentiellement en argent, la fameuse statuette aux ailes déployées recouvertes d’or et au masque d’or serti de petits rubis et de petits diamants mesure environ cinquante centimètres et pèse près de dix kilogrammes. Elle était à l’époque estimée à une valeur correspondant à 150 000 euros.
Les solutions des énigmes ont été révélées au public le vendredi 2 mai dans un film d’une heure vingt intitulé La découverte de la chouette d’or qui a été projeté simultanément dans 400 salles de cinéma à cette date unique. On y apprend que la contremarque avait été enterrée à un peu plus de deux kilomètres du Rocher de Dabo et de la chapelle Saint-Léon, à proximité des Bornes Saint-Martin. En partant de leur centre, il fallait alors creuser un trou à 6,93 mètres en direction de la chapelle jusqu’à tomber sur un sac poubelle noir contenant la contremarque de la chouette d’or.
Le Rocher de Dabo, tel un navire encalminé, était l’une des pistes privilégiées par de nombreux participants à cette chasse au trésor. A tel point que le restaurant du site a pris le nom de la chouette d’or. On estime que plusieurs centaines de milliers de personnes se sont intéressées à cette incroyable quête qui est devenue la seconde plus longue chasse au trésor au monde jamais organisée après The Secret. Au total, 22 531 solutions, plus ou moins saugrenues, ont été soumises aux organisateurs. Seule la dernière s’est finalement avérée exacte. Il est à présent fort probable que le lieu de la découverte soit matérialisé et devienne un point d’intérêt touristique en Moselle Sud.
En attendant, une nouvelle chasse au trésor a été imaginée. Internationale, elle démarre précisément de l’endroit où a été trouvée la contremarque de la chouette d’or. La récompense n’est d’autre qu’une nouvelle chouette d’or d’une valeur cette fois de plus de 250 000 euros qui a été réalisée par l’orfèvre parisien Christofle. Doutant de l’identité des découvreurs anonymes, mais persuadés que Dabo était une fausse piste, certains continuent cependant de chercher toujours la première …
