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Château de Hombourg-Budange en Lorraine

Le château de Hombourg-Budange (Crédits photo : Joseph ADAMO pour le Groupe BLE Lorraine)

Parfois qualifié de « perle de la Canner », le château de Hombourg-Budange occupe une éminence située à la confluence de la Canner et de l’Altbach. L’histoire du château est étroitement liée à celle des familles qui l’ont occupé.

Si le village de Hombourg, dont la rue principale s’est construite dans l’axe même du château, est cité sous la forme Hunerica, il faut attendre le XIIème siècle pour que le domaine ecclésiastique de Hombourg se transforme peu à peu en seigneurie laïque. Une famille noble, titrée « de Mengen » apparaît alors, mais elle semble éteinte dès le milieu du XIIIème siècle. Un certain Jean de Raville-Varsberg est cité comme seigneur de Hombourg en 1276. C’est probablement à ce puissant seigneur que l’on doit l’édification d’une première enceinte fortifiée, dont il reste d’importants vestiges, à l’image de la courtine faite de gros moellons de grès ou de la tour à section circulaire percée d’une étroite archère, du côté Sud des communs. La fille de Jean de Raville-Varsberg, Sara, épouse Wyrich de Créhange. Son petit-fils, Jean II, fait entrer le domaine de Hombourg dans les biens de la Maison de Créhange. Nous sommes alors au début du XVème siècle. Endommagé dans les guerres qui opposent, au milieu du XVIème siècle, les troupes lorraines aux soldats du Roi de France Henri II, le château est rapidement remanié par Wyrich de Créhange. C’est à cette époque en effet que le château, jusqu’alors destiné à un usage militaire, est rebâti pour devenir une imposante demeure de plaisance. Certains éléments médiévaux sont conservés, mais l’essentiel du logis est reconstruit dans le goût de la Renaissance. Le logis principal prend alors la forme d’un U, dont les angles sont ornés d’échauguettes. La tour carrée qui orne le côté Ouest, sera quant à elle ajoutée au XIXème siècle. Cette bâtisse Renaissance est percée de larges fenêtres à meneaux, dont les linteaux sont décorés d’admirables sculptures, représentant des figures de profil, des motifs végétaux et des cuirs découpés. La reconstruction du château de Hombourg-Budange est complétée, en 1574, par l’édification de l’imposante tour qui commande l’accès à la cour d’honneur. Son porche, en plein cintre, est encadré par des pilastres doriques cannelés et ornés de luxueux bossages à quatre feuilles. Au-dessus de ce passage, on trouve une large fenêtre Renaissance, sous la tablette de laquelle apparaissent les armes des Créhange : « écartelé en 1 et 4 d’argent à la fasce de gueules, en 2 et 3 de gueules à la croix ancrée d’or ». L’écu est timbré d’un heaume présenté de face et tenu par deux lions. Une phrase, très abimée, se devine encore sur l’entablement de ce bas-relief : « Weirich. Her. Zu. Dorsweiller. Crichingen und Pittingen. Anno. 1574. » (Wirich, seigneur de Torcheville, Créhange et Pittange. En l’an 1574).

Hombourg-Budange
Panorama sur le château et son promontoire (Crédits photo : François Bernardin)

Après être passé aux mains des Lenoncourt, le château échoit à la famille de Brisacier. En 1655, Nicolas de Brisacier, Gouverneur de Sierck, achète en effet la seigneurie de Hombourg, laquelle passe, quatre ans plus tard, dans le Royaume de France en vertu des dispositions du Traité des Pyrénées. Par mariage et par héritage, le château passe ensuite aux Malortie. C’est d’ailleurs Jacques Gustave de Malortie qui, en 1719, ferme la cour en U du château Renaissance en faisant édifier un nouveau corps de logis. Sa façade, sur deux niveaux, est percée de quatorze fenêtres. Les trois baies qui ouvrent au rez-de-chaussée sont ornées de mystérieux mascarons. S’agit-il en effet de représentations de membres de la famille, de figures allégoriques ou encore de divinités antiques ? Les tours du XIIIème siècle qui flanquent ce nouveau logis sont également percées à cette époque, afin de donner plus d’harmonie à l’ensemble. Un imposant fronton, décoré des blasons des Brisacier et des Malortie vient couronner la façade, que domine encore un large toit à croupe. Le château passe ensuite aux Hunolstein, puis à la famille de Mortemart, qui en est toujours propriétaire aujourd’hui. Mais délaissée et endommagée par plusieurs tempêtes et intempéries, la demeure n’est actuellement plus qu’une coquille vide. Longtemps noyé sous d’imposantes frondaisons, le château d’Hombourg-Budange devrait néanmoins peu à peu retrouver son lustre. C’est en tout cas le désir de son propriétaire, qui a engagé une importante campagne de promotion et de rénovation du site. Lequel devrait également être de plus en plus accessible au public.

Au pied de la colline sur laquelle s’est construit le château, la chapelle que les comtes de Hunolstein ont fait bâtir en 1882 abrite les dalles funéraires de Wyrich de Créhange et de son épouse, Antoinette de Wild. Le premier est représenté en armure, avec le heaume à ses pieds. La seconde est figurée en robe, tenant un chapelet entre ses mains. Les blasons de leurs familles sont également sculptés aux quatre coins des dalles. Merveilles de la Renaissance, ces pierres tombales sont l’œuvre de l’artiste Hans Bildhauer de Trèves.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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