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Fiauves de Meuse

A côté des fameux Contes de Fraimbois, il faut citer les fiauves, qui désignent en Lorrain roman des petites histoires à rire qui se transmettaient autrefois devant l’âtre, durant les longues veillées d’hiver. La Meuse a conservé quelques-unes de ces fiauves, telle cette anecdote qui dit que lorsque le curé aurait demandé, au catéchisme, quel jour était mort Jésus-Christ, un gosse lui aurait répondu qu’il ne le savait pas « parce que chez eux, ils n’ont pas le journal … »

Une autre fiauve nous raconte comment une femme un peu trop avare berna le médecin qui, en l’auscultant, reçu en plein visage une magnifique flatulence. « Oh ! s’exclama le docteur, voilà un pet qui vaut bien vingt francs ! » Et la vieille pingre de répondre : « Vous n’aurez qu’à le prendre pour acompte, au prix où sont vos honoraires ! »

Une autre fiauve nous parle d’un certain Narcisse, qui était un vrai goulaffe, comme on dit en Lorraine. Il ne pensait qu’à manger et fut donc bien triste le jour où, étant allé dîner chez les Gobert, on lui présenta le plat de potée avec les légumes de son côté. Comment faire pour accéder à la viande ? Le Narcisse commença une conférence d’astronomie, expliquant le mouvement des planètes et finissant par dire que la Terre tourne sur elle-même et, ce faisant, il fit faire au plat de potée un joli demi-tour. Regardez disait-il, elle tourne dans le sens là … Mais le père Gobert avait compris le stratagème et, au moment de commencer à servir, il dit au Narcisse : « on va déjà remettre la Terre comme elle était, n’est-ce pas ! »

D’autres fiauves placent l’humour bien en dessous de la ceinture. Telle cette histoire, rapportée par Jean Lanher, et qui raconte comment une jeune fille fut effrayée par le sexe de son mari, au soir de sa nuit de noces. Désirant coûte que coûte consommer le mariage, le galant aurait rassuré la jeune mariée en lui disant qu’il avait deux sexes et que celui qu’elle voyait là, n’étant que le plus petit, ne lui ferait aucun mal. La chose se fait donc, comme elle doit se faire, mais au bout de quelques mois, quelle ne fut pas la surprise du mari lorsque sa femme, lassée de connaître les mêmes plaisirs, lui demanda s’il pouvait enfin lui faire découvrir le plus gros des deux sexes !

Allez, une dernière fiauve, pour la route ! C’est l’histoire du gamin qui demande à son père : « papa, c’est vrai que tu t’es marié avec maman parce qu’elle était tombée à l’eau et qu’elle allait se noyer dans la Meuse ? – Bien sûr que c’est vrai, répond le père … – Et bien papa, reprend le gamin, pourquoi ne voulez-vous pas que j’apprenne à nager ? » Ah, la logique du mariage …

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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