in ,

Croix de Saint-André à Thionville

Vue aérienne de la Cour du Château à Thionville (Crédits photo : S. Thévenin)

C’est à Thionville, au-dessus du passage qui permet de faire communiquer le centre-ville à l’ancien château des Comtes de Luxembourg, que se trouve cet étonnant bas-relief présenté ci-dessous. Il nous montre un château, encadré de deux curieux X. Des sautoirs, comme on dit en héraldique. Ou encore des croix de Saint-André, cet apôtre ayant été martyrisé au Ier siècle après Jésus-Christ, d’après la tradition, sur une croix qui avait la forme d’un X majuscule.

Croix de Saint-André
Croix de Saint-André au-dessus du passage couvert depuis la Cour du Château à Thionville (Crédits photo : S. Thévenin)

Ces symboles ne sont pas anodins. Ils ont une histoire. Saint André est, avec Saint Georges, le saint protecteur de l’ancien Duché de Bourgogne. Or, on sait qu’à la mort du Téméraire, à Nancy, en 1477, une partie de ses Etats va passer à la Maison de Habsbourg, puissante famille qui régnait, entre autres, sur l’Autriche, une partie de l’Alsace, les Flandres, le Brabant, le Luxembourg, la Franche-Comté, etc. A la fin du XVème siècle, Thionville relève donc d’un Etat qualifié, sur les cartes de géographie anciennes, de « Pays-Bas espagnols ».

Ces Pays-Bas espagnols n’oublient pas d’où ils viennent et prennent la croix de Saint-André comme emblème. C’est un sautoir écoté de gueules sur champ d’argent. Une croix en X, garnie de « nœuds » rouge, sur fond blanc. Inaugurée sous le règne du Duc de Bourgogne Philippe le Beau, cette « Croix de Bourgogne » restera l’emblème de la Maison d’Espagne jusqu’en 2014, date à laquelle le Roi Felipe VI décidera de l’abandonner.

Sa présence sur un mur de Thionville nous rappelle l’histoire mouvementée de la cité mosellane. Luxembourgeoise, puis bourguignonne, puis espagnole, puis française, allemande, de nouveau annexée à l’Allemagne, redevenue française, la ville est aujourd’hui au cœur d’un Pays des Trois Frontières qui se veut être, un peu, le cœur de l’Europe !

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

Qu'est ce que vous en pensez ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lixheim

Patrimoine et porte remarquable à Lixheim en Lorraine

Rosières-aux-Salines

Restauration de l’église de Rosières-aux-Salines