La Réserve Naturelle Nationale du Massif du Grand Ventron, située à cheval sur les départements des Vosges et du Haut-Rhin, a dernièrement été classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Cette reconnaissance internationale entre dans le cadre de la catégorie « Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe » qui regroupe 96 forêts réparties dans 18 pays. Deux autres hêtraies françaises ont également été classée, à savoir la Réserve biologique du Chapitre dans les Hautes-Alpes et la Réserve Naturelle Nationale de la Massane dans les Pyrénées-Orientales. Restées plusieurs siècles sans exploitation, ces vieilles forêts jouent en effet un rôle primordial dans la préservation d’espèces forestières rares et en voie de disparition.
Créée en 1989, la Réserve Naturelle Nationale du Massif du Grand Ventron constitue un écrin millénaire au cœur du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges qui s’étend sur 1 647 hectares entre 720 et 1204 mètres d’altitude. Ses profondes forêts sont ponctuées de clairières tourbeuses sur le versant lorrain et de chaumes secondaires le long de la ligne de crête. Sa vieille hêtraie-sapinière représente un patrimoine naturel exceptionnel désormais reconnu dans le monde entier. Il s’agit du troisième site naturel lorrain à faire l’objet d’un classement par l’UNESCO après la réserve mondiale de biosphère de Moselle Sud et la réserve mondiale de biosphère des Vosges du Nord.


Classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, la Réserve Nationale du Grand Ventron, dans les Vosges, abrite 1 158 espèces animales et végétales différentes, dont plus de 10 % sont protégées. On y trouve notamment des lynx, des Grands tétras, de nombreux insectes, ainsi qu’une grande diversité de champignons. Etagée entre 720 mètres et 1 204 mètres d’altitude, cette réserve fait partie des rares forêts primaires existantes encore en Europe. Elle est constituée d’une mosaïque d’écosystèmes et d’habitats diversifiés unique dans les Hautes Vosges qui est restée très sauvage. La forte pente, les clairières tourbeuses, mais aussi les zones d’éboulis et de ravins ont en effet permis d’y limiter considérablement les activités humaines. La forêt humide de la réserve est dominée par une hêtraie-sapinière qui a évolué sans l’homme. Classée en réserve intégrale sur près de 400 hectares, elle est entièrement livrée à elle-même. Elle héberge des essences variées, des arbres d’âges différents, des arbres morts, caractéristiques des forêts anciennes, ainsi que des sous-bois herbacés peuplés d’arbustes.