Localité située juste à la frontière avec l’Empire allemand de 1871 à 1918, Arnaville fut occupée dès les premiers jours de la Première Guerre mondiale par l’armée allemande. Son cimetière possède plusieurs monuments conservant le souvenir de cette époque tragique.
Tout d’abord, nous pouvons citer le monument dit « des combattants alliés ». Il fut érigé à l’origine pour recueillir les corps de soldats alliés morts pendant le conflit de 1914-1918 alors qu’Arnaville vivait sous la botte allemande. De forme circulaire, il porte en son centre une colonne surmontée d’une grenade. Sept soldats alliés furent inhumés à cet endroit, à savoir : le Caporal français Marcel Pierre Abeles, du 2ème Groupe d’Aviation, mort le 25 septembre 1918 à Bayonville-sur-Mad, un militaire belge, ainsi que cinq Roumains prisonniers des Allemands.

Le cimetière d’Arnaville conserve également les pierres tombales de deux aviateurs britanniques abattus dans l’après-midi du vendredi 30 août 1918 par la défense anti-aérienne allemande. La première des deux stèles funéraires rappelle l’existence du Lieutenant en second, Thomas Frank L. Myring, mort à l’âge de 19 ans. La seconde est dédiée au Lieutenant en second, T. H. Laing, décédé à l’âge de 21 ans. Leur avion s’écrasa dans un pré proche de la Moselle. Ils furent inhumés le lendemain après-midi en présence des habitants d’Arnaville et de soldats allemands qui leur rendirent les honneurs militaires.

Par ailleurs, quelques monuments funéraires de la nécropole perpétuent le souvenir de plusieurs poilus du village. Tout d’abord celui de la famille Hareng. A l’intérieur, nous pouvons distinguer une plaque rendant hommage au Sous-lieutenant Marie André Harang, du 160ème Régiment d’Infanterie, né le 20 juin 1895 à Versailles, mort près de Morhange le 20 août 1914 après avoir été atteint de trois balles la veille en donnant l’assaut à une tranchée ennemie. Une autre plaque, de bronze celle-ci, est visible sur l’imposante tombe de la famille Harang. Elle est dédiée à Pierre Marchal, né le 9 février 1888 à Lunéville. On peut y lire : « A la mémoire du Lieutenant Pierre Marchal chevalier de la Légion d’Honneur du 160ème Régiment d’Infanterie tombé à l’ennemi à Fricourt (Somme) le 4 octobre 1914 à l’âge de 26 ans. Le 4 octobre 1914 à Fricourt a vigoureusement entrainé ses hommes à deux reprises contre des maisons crénelées et barricadées ; a été mortellement blessé en cherchant à reprendre encore son attaque. Citation à l’ordre de l’armée. »

Entre des sépultures plus récentes, nous pouvons apercevoir une tombe simple et plus ancienne, celle d’Etienne Bonhomme, né le 2 mars 1898, soldat de 2ème classe au 355ème Régiment d’Infanterie, tué lors des combats du Plateau de Nouvron, dans l’Aisne, le 23 août 1918.

A l’intérieur de la chapelle funéraire de la famille Benoit-Etienne, une plaque est dédiée à Alphonse Théophile Etienne, né le 11 décembre 1876 à Arnaville. Il était lieutenant au 168ème Régiment d’Infanterie lorsqu’il fut blessé le 11 septembre 1914 lors d’une offensive hardie. Il décéda le 9 octobre 1914 des suites de ses blessures à l’hôpital militaire de Nancy. Il fut décoré de la croix de guerre, promu capitaine à titre posthume, et élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Outre ces monuments dédiés à des combattants du conflit de 1914-1918, le visiteur remarquera la présence de nombreuses autres sépultures du XIXème siècle et de la première moitié du XXème siècles dédiées à d’anciens militaires parfois haut gradés, souvent membres de la Légion d’honneur.


le monument aux morts est aussi imposant !
https://www.geneanet.org/cimetieres/view/166856