Ne comptant qu’une soixantaine d’habitants en 2020, le petit village d’Etreval, dans le Saintois, abrite néanmoins un château remarquable. Ce dernier est situé sur un éperon qui domine la confluence du Tabourin et du Brénon.
Il ne reste plus grand-chose du château médiéval. On sait seulement, grâce à un dessin de Bugnon conservé aux Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle, qu’il se présentait sous la forme d’un quadrilatère irrégulier, flanqué de six tours, dont quatre aux angles et deux au milieu des grands cotés. Le tout était entouré de fossés secs. A partir de 1533, le château subit des modifications. François de Tavagny, jeune milanais que le Duc de Lorraine avait en quelque sorte ramené dans ses bagages après les campagnes militaires qu’il avait menées en Italie, devient en effet propriétaire des lieux et cherche à les mettre au goût de la Renaissance. Il fait donc construire deux corps de logis percés de larges fenêtres à meneaux et ornés de gargouilles et de colonnes de styles éclectiques. De ces logis, seul celui tourné vers le Nord subsiste aujourd’hui. Le porche, décoré de bossages vermiculés, date quant à lui de la fin du XVIème siècle. La façade Renaissance du logis est inscrite aux Monuments Historiques en 1927.

Le château d’Etreval a connu plusieurs propriétaires. S’il relevait certainement, au Moyen-âge, de quelques vassaux des Comtes de Vaudémont, il est donné en 1533 à François de Tavagny, Capitaine de Vézelise qui a suivi, comme on l’a dit, le Duc Antoine après les guerres d’Italie. Au XVIIème siècle, le château et la seigneurie d’Etreval passent à la famille de Gournay, puis aux Beauvau-Craon, lesquels élèvent le lieu et ses alentours en Comté en 1724. Le village et son château semblent avoir été suffisamment importants pour que les aristocrates qui y vivaient alors choisissent d’en faire leur nom. Un acte de mariage, conservé aux Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle, nous apprend en effet que le 24 mai 1768 eut lieu à Nancy le mariage de Nicolas Charles Antoine Thomassin avec Anne-Louise de Tervenus d’Etreval.

Petit bijou de style Renaissance, le château d’Etreval n’est hélas pas ouvert à la visite.


