Avant même la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, une bande de Germains menée par un certain Vandelain arriva dans la Vallée du Rupt-de-Mad. Ces guerriers s’établirent sur un site voisin des vignes bayonvilloises, où les gallo-romains fabriquaient alors tuiles et briques utilisées pour leurs constructions.
Quelques siècles plus tard, la « Vandelini Villa », soit le domaine de Vandelain, était passée sous la dépendance des religieuses bénédictines de l’abbaye messine de Saint-Pierre-aux-Nonnains. Ainsi, dans sa charte scellée à Cologne en 960, l’Empereur du Saint-Empire, Otton Ier, leur reconnaissait les biens qu’elles y possédaient. Ces dernières encouragèrent le développement de la culture de la vigne. Au Xème siècle, un beau vignoble, ne cessant de s’étendre, était constitué.

Depuis 959, l’Empereur Otton Ier avait confié la Haute-Lotharingie à son neveu par alliance, Frédéric. Issu de la Maison d’Ardenne, ce dernier devenait en 977 Duc de ce territoire, ancêtre du Duché de Lorraine. Bien que les terres des dames abbesses soient protégées par les soldats du Duc de Lorraine basés au château de Prény, il fut nécessaire de bâtir sur place en pensant à se défendre. Une structure en forme de fer à cheval composée de maisons collées fut établie, donnant naissance à l’aître fortifié de Vandelainville. On pénétrait dans cet ensemble à l’Est en parcourant un étroit couloir correspondant à l’actuelle Rue de l’église. A l’Ouest, c’est-à-dire à l’arrière de l’aître, partie la plus fermée de l’ensemble, furent construites des maisonnettes à cellier voûté en sous-sol, où étaient entreposés les tonneaux de vin. L’accès à l’étage, surmonté d’un grenier, s’y faisait par des escaliers composés d’une dizaine de marches. Des pressoirs y furent aussi installés. Au centre, s’élevait l’église Saint-Pierre-et-Paul entourée de son cimetière.

Afin de renforcer cette paroisse, une tour-clocher fortifiée, d’une hauteur de trente mètres et de forme carrée, fut érigée au XIème siècle. Ses côtés mesurent cinq mètres. Cette sentinelle permettait ainsi de voir très loin et de parer à tout danger qui aurait menacé cette petite communauté. Véritable témoin de l’architecture romane, elle demeure aujourd’hui le seul élément encore existant du lieu de culte originel. En effet, la nef de l’église, agrandie en 1540, fut détruite au XVIIIème siècle par un incendie et reconstruite en 1768 dans un sens Nord-Sud, afin de lui donner plus d’ampleur. L’antique cimetière fut alors déplacé au Sud-Est de l’aître puis, en 1850, à l’emplacement du cimetière actuel. Depuis cette époque, la tour-clocher est séparée du reste de l’église par un passage d’environ 1,50 mètre. Elle fut inscrite aux Monuments Historiques par arrêté le 19 février 1981. Dans cette tour-clocher, nous pouvons encore contempler un rez-de-chaussée voûté et trois étages munis de meurtrières. A l’origine, pour des raisons évidentes de sécurité, la porte d’entrée n’était pas située à sa base. Pour y accéder, il fallait pénétrer par une porte située au niveau au premier étage à l’aide d’une échelle mobile.

Dans la seconde partie du XIIème siècle, la présence des Prémontrés de Sainte-Marie-aux-Bois, très liés aux Ducs de Lorraine, devînt de plus en plus importante à Vandelainville. A la suite de la fondation de cette abbaye dans la première moitié du XIIème siècle, de nombreux dons affluèrent. Ainsi, Alexandre, Prévôt de Prény, leur donna la maison qu’il possédait dans l’aître. En 1465, la seigneurie de Vandelainville relevait de la famille de Nettancourt.

En se référant à l’époque médiévale, nous pouvons estimer que l’aître fortifié de Vandelainville est assez bien conservé. En effet, de nos jours, seules ses maisons du côté Nord ont disparu.