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Fêtes médiévales à Rodemack et en Lorraine

Porte de Sierck à Rodemack lors de la fête médiévale (Crédits photo : Bubudu57)

Souvent qualifiée de « Petite Carcassonne lorraine », la bourgade de Rodemack est riche d’un patrimoine médiéval exceptionnel. La cité, située aux confins du département de la Moselle et du Grand-Duché de Luxembourg, possède encore une bonne partie de ses remparts, quelques ruelles sinueuses et pittoresques, ainsi qu’une imposante forteresse depuis laquelle on peut admirer un des plus beaux panoramas du Pays des Trois-Frontières.

Chaque année, à la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet, le village remonte le temps pour vivre à l’heure médiévale. Créée en 1989, la Fête médiévale de Rodemack a su devenir, au fil du temps, l’une des plus belles manifestations historiques de Lorraine. Avec plus de 600 figurants costumés en chevaliers, jongleurs, trouvères et jouvencelles, la manifestation attire chaque année un public nombreux et familial.

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Mais la fête de Rodemack n’est pas la seule manifestation médiévale de Lorraine ! D’autres sites, comme le château des Ducs de Lorraine à Sierck-les-Bains, les villes de Briey, Blâmont et Liverdun ou encore la forteresse de Châtel-sur-Moselle dans les Vosges ont eu (et continuent d’avoir) leur fête médiévale. Dans les années 1990 et 2000, le phénomène était d’ailleurs devenu très à la mode. Pas un château, pas une ville possédant un tant soit peu de vieilles pierres qui n’organisait, alors, sa propre fête médiévale. Déambulaient alors, dans les rues de ces bourgades pittoresques, des chevaliers en armure et des pseudos vikings, des montreurs d’ours et des sorcières. Bref, tout un bestiaire un peu confus qui, bien souvent, confortait le grand public dans l’idée largement erronée qu’il peut se faire du Moyen-âge.

Chevalier lorrain combattant sur les remparts de Sierck (Crédits photo : Château des Ducs de Lorraine)

La mode des fêtes médiévales semble s’être un petit peu effilochée. Certains sites ont senti le vent tourner et ont su se reconvertir, à l’instar de la ville de Bar-le-Duc, où se tient, chaque année en juillet, le célèbre festival Renaissance qui accorde une large place au théâtre de rue. D’autres villes, comme Briey, ont eu la bonne idée de coupler leur fête médiévale avec une sorte de colloque, au cours duquel les historiens peuvent communiquer au grand public ce qu’était réellement la vie quotidienne au Moyen-âge.

Et puis, au juste, pourquoi tant de fêtes médiévales ? Pourquoi l’Antiquité, la Guerre de Trente Ans ou encore la Belle Epoque n’ont pas leurs fêtes en Lorraine ? Certes, plusieurs sites gallo-romains, comme Bliesbruck-Reinheim, Grand ou Nasium se sont mis à la page de la reconstitution historique, afin de proposer au public combats de gladiateurs et campements romains. Mais à quand des casques à pointe sur le plateau de Gravelotte ou des reîtres et des lansquenets sous les murs de Metz, comme en 1552 ?

Qu’elles procèdent du seul désir de s’amuser ou d’une réelle volonté pédagogique, nos fêtes médiévales, la plupart du temps animées par des bénévoles passionnés, permettent surtout d’entretenir notre patrimoine ancien et de faire connaître, aux jeunes et aux moins jeunes, quelques belles pages d’histoire régionale.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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