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Histoire du Lorrain Louis Ladurelle

Je vais vous raconter l’histoire de Louis Ladurelle en plusieurs épisodes tant elle est tragique, cruelle et dramatique. Je possédais déjà pas mal de documents sur le sujet avec quelques zones d’ombres, mais les recherches effectuées par Alain Monrique au niveau des archives militaires ont permis une exceptionnelle clarification. Cette histoire tragique est en partie liée au fait que Louis est un Lorrain déchiré entre son village, sa naissance sous l’Empire allemand et la France.

Tout d’abord, il faut se replonger dans le contexte de l’époque. Louis Ladurelle est né à Ranguevaux, en Moselle, le 13 juin 1890, dans une fratrie de neuf enfants, dont cinq sont morts en très bas âge, ce qui laisse à penser les difficultés de survie de l’époque.

Son père décède en 1902. Louis avait alors douze ans. On imagine donc l’extrême précarité de la famille. Puis, c’est assez flou car nous ne savons pas ce qui est advenu de sa maman, ni ne connaissons son parcours d’adolescent et de conscrit. Il semble probable qu’il ait refusé d’être incorporé dans l’armée allemande. Plusieurs « Laws » se sont d’ailleurs sauvés par la forêt via Moyeuvre-Petite pour regagner la France. Ce fut le cas de Julien Martin qui, alors que la police allemande était venue le chercher pour l’incorporer, se sauva par la fenêtre arrière pour filer vers la forêt, disparaître et rejoindre la Légion étrangère. Pour ce qui concerne Louis, il semble que ce soit le même parcours.

Inutile ensuite de préciser les drames que la Première Guerre mondiale à fait subir à la population de l’époque. Souvenez-vous du calvaire d’Albert Kirsch. Voici en tout cas ce que nous renseigne l’armée : Matricule 1849. 1 m 71 cheveu châtain foncé, yeux marrons, visage ovale.

Nous apprenons par ailleurs avec surprise qu’il réside à Frigolet au moment de l’incorporation, dans le canton de Tarascon. Il est mécanicien. Le 5 juillet 1915, il s’engage volontairement à « sous intendance d’Avignon ». Il a 25 ans. Il intègre le Deuxième Régiment d’Infanterie à Saïda. Il semble que ce régiment issu de la Légion étrangère a pris part aux combats en Champagne et fut quasi-décimé.

Les survivants, dont Louis, furent incorporés au 39ème Régiment d’Infanterie de Besançon le 3 octobre 1915, ce qui laisse penser qu’il quitte les régiments étrangers pour incorporer les troupes nationales. Il sera blessé aux combats devant Altkirch. Blessure par balle à côté de l’œil droit le 2 décembre 1915.

Après sa convalescence, il rejoint le 171ème Régiment d’Infanterie de Belfort est participera à la Bataille de Verdun. Fin juin 1916, le régiment perd les deux tiers de son effectif et Louis est transféré au 113ème Régiment d’Artillerie Lourde de Blois. Ce régiment continuera à se battre sur le front de Verdun et ensuite, du 16 avril au 15 juillet 1916, au Chemin des Dames et au Bois des Roches.

Le 10 mai 1917, Louis Ladurelle rejoint le Premier Groupe d’Artillerie à Alger. Le 22 aout 1917, il écope de trois mois de prison et de 300 Francs d’amende pour falsification de feuille de route. C’est à partir de là que Louis commence sa dégringolade.

Le 29 janvier 1918, il est transféré dans le 260ème Régiment d’Artillerie au Camp d’Avon, près de Melun. Mais le 7 juillet 1918 il est déclaré déserteur. Il est retrouvé par la gendarmerie nationale le 14 aout 1918 et écope de deux ans de prison à la suite du Conseil de Guerre du 16 septembre 1918. Le 10 mars 1920, il est classé sans affectation et les archives des armées notent qu’il se retire à Ranguevaux le 12 juin 1920. D’abord déclaré à Bouligny, au n°104 Cité Gondreville, il est ensuite enregistré à Ranguevaux Grande Rue n°64. Louis a 30 ans.

A suivre au prochain épisode …

Rédigé par Ernest VARNIER

Président de l’Association Patrimoine et Mémoires d’Amnéville pour le Groupe BLE Lorraine.

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2 Commentaires

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  1. Bonjour. Sur votre reportage concernant Louis Ladurelle vous dites qu’il est inhumé a Mont Saint Martin mais ou exactement a l’ancien cimetière ou au nouveau car je suis de Longwy et cela m’interesse beaucoup . Je vous remercie pour ce reportage.

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