La Lorraine se situe en plein cœur du couloir migratoire qui va de la Mer Baltique, que fuient les oiseaux migrateurs dès les premiers grands froids, au Sud de l’Espagne, où les plus frileux passent l’hiver.

Les grandes migrations commencent dès le mois d’août avec les martinets, les milans et les pies grièches grises. En septembre, c’est au tour des oiseaux chanteurs comme les fauvettes et les rossignols. En octobre et en novembre, ce sont les pigeons ramiers, les grues cendrées et les oies sauvages. Les oiseaux mettent deux à quinze jours pour effectuer cette descente de plus de 2 500 kilomètres. Un peu partout sur leur parcours, ils cherchent des zones de nourrissage et de repos favorables. Leur formation en V est aisément identifiable dans le ciel lorrain. Cette technique de vol, caractéristique des migrateurs grégaires comme les oies ou les grues, permet aux oiseaux, situés derrière l’oiseau de tête, de profiter de l’aspiration de ce dernier et donc d’économiser de l’énergie. Les cris qu’ils poussent et qui peuvent déchirer les nuits sombres du mois de novembre impressionnaient nos ancêtres qui associaient les oiseaux migrateurs au mythe du Wilde Jäger ou de la Mesnie Hennequin.

La Lorraine compte de nombreuses zones de halte pour les oiseaux migrateurs. Les plus prisées se trouvent en Meuse autour du Lac de Madine, de l’Etang de Lachaussée et du site de Billy-les-Mangiennes. Des milliers de grues y passent l’hiver. Le site de Billy-les-Mangiennes a d’ailleurs été aménagé par le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine (CENL) qui y a acquis un dortoir, des prairies et des cultures environnantes sur plus de 72 hectares, ainsi qu’un étang voisin de 130 hectares.

En Moselle, la Plaine du Bichwald, près de Faulquemont, l’Etang de Lindre ou encore le Lac du Mirgenbach à Cattenom servent également régulièrement d’haltes migratoires. Dans les Vosges, le Col du Plafond est enfin tout aussi renommé.


