De plus en plus de pèlerins venus du Nord de l’Europe sillonnent les routes et les chemins de Compostelle en Lorraine. Si bien que leur bâton, appelé également « bourdon », commencent de plus en plus à résonner le long de la Moselle. A tel point que certains se penchent désormais sérieusement sur la manière d’attirer et d’accompagner les courageux randonneurs qui partent vers la lointaine Galice, où reposent les reliques de l’apôtre Saint Jacques.
De nombreux touristes et pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle passent ainsi par la Lorraine. Plusieurs centaines transiteraient chaque année par le Val de Moselle pour faire escale à Metz. Il faut dire que beaucoup d’indices rappellent que la cité est une étape importante sur ces chemins. Le curieux et l’observateur avisé savent repérer les coquilles et autres symboles jacquaires cachés dans le riche patrimoine messin. Le vitrail de la cathédrale Saint-Etienne représentant Saint-Jacques, l’ancien Hôpital Saint-Nicolas ou encore les sculptures de la Place Saint-Louis et de la Place Saint-Jacques sont autant de témoignages du succès passé du voyage vers Compostelle. Plusieurs pèlerins, principalement des Allemands, s’arrêtent ainsi tous les jours à Metz. Ils y reçoivent un tampon sur leur Credencial, passeport que tout pèlerin porte sur lui et qu’il fait valider à chaque étape, afin de recevoir son certificat une fois arrivé à Compostelle. Le tampon messin représente une étoile, afin de rappeler la légende de Compostelle, ainsi que la forme d’une des voûtes de la cathédrale.

Au Pays des Trois-Frontières et à Sierck-les-Bains, le constat est le même. Ce sont quasiment exclusivement des Allemands qui transitent. Or, si en Allemagne les chemins sont balisés depuis longtemps, mais aussi et surtout leurs à-côtés, notamment les hébergements, en Lorraine, ces mêmes sentiers ne sont pas toujours bien indiqués. Néanmoins, ce retard commence à être comblé. En effet, de nombreux Lorrains qui reviennent de Compostelle sont sensibles à ces problèmes et travaillent, afin d’améliorer et de mettre en valeur le parcours dans leurs propres territoires. Par exemple, un chemin « GR 5F » permet depuis quelques années de relier Apach à Metz, via Veckring et Vigy. Les pèlerins peuvent se repérer sur cet itinéraire spirituel et touristique grâce des coquilles Saint-Jacques disséminées çà et là. Un symbole qui a traversé les siècles car les rayons représentent tous les chemins qui convergent vers Compostelle.

Toujours au Pays des Trois-Frontières, à noter qu’une sculpture en pierre de Jaumont représentant un pèlerin a été inaugurée sur les hauteurs de Montenach. L’œuvre, ainsi que le réaménagement de l’espace autour qui évoque la réserve naturelle et ses orchidées, doivent permettre au village lorrain d’être identifié en tant qu’étape officielle sur le chemin de Compostelle. Les pèlerins peuvent s’y arrêter et utiliser le tampon enfermé dans une boîte située aux pieds de la sculpture pour évoquer sur leur Credencial leur passage à Montenach. Celui-ci représente une orchidée.

Ayant parcouru le Chemin de Schengen à Toul en septembre dernier, je peux confirmer qu’il est très bien balisé par l’association jacquaire « les amis de St Jacques en Lorraine » (www.st-jacques-lorraine.fr).. si vous voulez contribuer à l’entretien de ce chemin, n’hésitez pas à les contacter !
Je n’ai en effet pas croisé grand monde à part 3 Allemands.
Merci de l’info pour le tampon à Montenach devant la statue ! Quand je suis passée, le panneau d’explication n’était pas encore posé.