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Jardin d’antan avec ma grand-mère en Moselle-Est

Il fut un temps où on ne faisait pas de surexploitation de la terre. Je m’en souviens très bien, car on respectait la terre et on ne l’empoisonnait pas avec des pesticides, fongicides et autres traitements chimiques. C’était le bon vieux temps où je courais librement en culottes courtes dans les haies et les forêts à la découverte de mon univers. Le jeudi était férié à l’école et souvent j’allais aider ma grand-mère dans son jardin pour piocher les patates ou retourner le foin, afin qu’il sèche, avant de le remettre en tas pour éviter qu’il ne soit mouillé par la rosée du matin. Quand on allait dans les champs éloignés de la maison, on se restaurait directement avec des tartines de confiture que ma grand-mère avait apporté dans son panier en osier et on se désaltérait avec du café au lait tiède d’une bouteille enveloppée dans un journal pour que le café ne refroidisse pas trop vite.

J’aimais bien aller aux champs avec ma grand-mère qui me racontait des histoires d’autrefois. C’était une femme vaillante qui a élevé ses enfants seule car son mari, un mineur de fond, était décédé en tombant d’un cognassier. En ce qui concernait la récolte des patates, c’était avec un Gropen, sorte de croc à pommes de terre, qu’on déterrait les patates. Puis, il fallait les trier car les petites patates étaient réservées pour nourrir les cochons. Les patates moyennes servaient quant à elle à être plantées l’année suivante et les plus belles patates étaient destinées à la nourriture pour les gens.

Bien entendu les champs étaient fertilisés en automne avec du bon fumier issu de la litière des bovins et autres animaux domestiques. En ce temps-là, on calculait la fortune des gens d’après la hauteur du fumier qui se trouvait devant la travée destinée à l’élevage des bêtes. Et s’il y avait des larves de doryphores sur les feuilles des pommes de terre, ma grand-mère avait trouvé un moyen infaillible pour s’en débarrasser. Elle visitait en effet chaque rangée de pommes de terre et quand elle trouvait des larves de doryphores ou des œufs elle les écrabouillait entre son pouce et son index. C’était une méthode très efficace car en ce temps-là on ne comptait pas le temps comme aujourd’hui et le temps n’était pas de l’argent. On prenait le temps de vivre car il n’y avait pas de télé dans chaque foyer comme aujourd’hui et rares étaient ceux qui avaient un abonnement à un journal ou encore à l’Intelligence Artificielle qui est capable de générer aujourd’hui une image d’après un texte.

Rédigé par Gaston THIEL

Amoureux des langues régionales de Lorraine pour le Groupe BLE Lorraine.

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