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Histoire de Saint Livier en Lorraine

Statue de Saint Livier en la chapelle éponyme dans la cathédrale de Metz (Crédits photo : Sol Octobris)

Les amateurs d’art et de vieilles pierres savent certainement qu’à Metz, le Fonds Régional d’Art Contemporain de Lorraine s’est installé, il y a quelques années de cela, dans l’Hôtel Saint-Livier, magnifique demeure patricienne du XIIIème siècle située sur les hauts de Sainte-Croix. Mais combien savent, au juste, qui était Saint Livier ? Son histoire, à mi-chemin entre légende et réalité historique, en fait pourtant un personnage incontournable de l’hagiographie lorraine.

Fils d’un puissant seigneur du Pays Messin, Livier se serait appliqué à combattre les Barbares qui, aux IVème et Vème siècles, déferlaient sur l’Empire romain. Appelé à défendre la cité de Metz contre la furie d’Attila et de ses terribles Huns, Livier aurait été fait prisonnier lors du sac de la ville en 451 et conduit jusqu’à Marsal. Sommé, par les Huns, de renier sa foi, Livier est finalement décapité.

Hôtel Saint-Livier
L’Hôtel Saint-Livier à Metz (Crédits photo : Ga5775)

La suite de l’histoire se poursuit en céphalophorie : le jeune martyr ramasse sa tête et la porte jusqu’à une source qui coule sur les flancs du Mont Saint-Jean. Terrifiés par ce geste surnaturel, les guerriers d’Attila auraient abandonné le lieu qui, dès lors, serait devenu un but de pèlerinage.

Les historiens ne s’accordent pas sur la date du martyr. Un document émanant du cartulaire de Saint-Arnould place le martyr à l’année 329. Il est probable que le sac de Metz en 451, bien plus marquant pour les esprits, ait amalgamé la date du supplice de Livier. Incertains sur la date, les spécialistes s’accordent en revanche pour dire que les reliques de Saint Livier ont connu une extraordinaire destinée. Une partie d’entre elles ont en effet été transférées à Metz, dès la fin du Xème siècle, avant d’être mises à l’abri à Verdun, pendant la Guerre de Trente Ans. Elles ne seront rendues à l’Evêché de Metz que dans le courant du XIXème siècle.

Vestiges de l’église Saint-Livier à Metz (Crédits photo : Marc de METZ pour le Groupe BLE Lorraine)

En bon céphalophore, c’est-à-dire, littéralement « porteur de tête », Saint Livier est traditionnellement représenté en armure, avec sa tête entre ses mains. Son culte s’est très tôt diffusé dans tout le diocèse de Metz. Une église lui était dédiée dans le quartier du Pontiffroy à Metz. On peut encore en voir les ruines. Dans le Saulnois, les lieux de son martyr font l’objet d’un pèlerinage assez fréquenté. Chaque dimanche qui suit le 17 juillet, les fidèles se rendent au sommet du Mont Saint-Jean, pour prier, dans la chapelle édifiée en 1623 par Jean de Gombervaux, alors abbé de Salival, ce saint auquel les Barbares firent perdre la tête.

Saint Livier, gravure de Jacques Callot

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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