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Drapeau et aigle de la collégiale Saint-Gengoult à Toul

La collégiale Saint-Gengoult à Toul (Crédits photo : Michiel 1972)

Un étendard flotte dans le vent au sommet d’une des tours de la collégiale Saint-Gengoult à Toul. Un étendard frappé de l’aigle impériale. Dans le langage héraldique, comme dans celui des drapeaux, le mot « aigle » est en effet bien féminin.

drapeau de Toul
Le drapeau de Toul était blasonné d’or à l’aigle de sable à une seule tête, au vol éployé chargée en cœur d’un écusson de gueules au Tau d’or (Crédits image : JuJu939)

On pourrait s’étonner de voir ce drapeau, résolument germanique, hissé au sommet d’une tour de la Ville de Toul. Mais c’est que, dans son passé, Toul a relevé du Saint-Empire Romain Germanique. Avec Metz et Verdun, la cité de Toul a été, au Moyen-âge, le centre d’une petite république autonome et prospère. Une cité épiscopale, dont les évêques, d’ailleurs, étaient qualifiés de « Princes du Saint-Empire », et qui relevait immédiatement du pouvoir de l’Empereur germanique. Immédiatement ! C’est-à-dire sans l’intermédiaire d’un autre prince, vassal de l’Empereur. Cette situation, qui permettait à la Ville de Toul d’envoyer des émissaires aux diètes impériales, s’achève en 1552, lorsque le Roi de France Henri II s’empare des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun. La ville, dès lors, devient française. Et Toul d’abandonner (officiellement), son lien avec l’Empire germanique.

L’étendard de Toul flotte sur l’une des tours de la collégiale Saint-Gengoult (Crédits photo : Kévin GOEURIOT pour le Groupe BLE Lorraine)

Officiellement. Car on ne peut comprendre le présent que si l’on ne connaît bien le passé. On ne peut donc comprendre la présence de cet étendard sur les tours de Saint-Gengoult que si l’on voyage, un peu, dans le passé de la cité. Un étendard frappé de l’aigle germanique, laquelle porte sur son poitrail le blason de Toul, à savoir de gueules au Tau d’or.

La collégiale Saint-Gengoult de Toul est un joyau de l’art gothique en Lorraine (Crédits photo : Ad Meskens)

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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