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Histoire et développement de l’Aéroport Grand Nancy Tomblaine

Aéroport de Nancy-Essey

Tour de contrôle de l'Aéroport de Nancy-Essey (Crédits photo : Ketounette)

Saviez-vous qu’il est possible de prendre l’avion à seulement deux kilomètres du centre-ville de Nancy ? C’est en effet le cas à l’Aéroport Grand Nancy Tomblaine, si proche et pourtant si méconnu.

Un peu d’Histoire

L’histoire de ce site prend sa source sur le Plateau de Malzéville. Au tournant du XXème siècle, un club aéronautique se crée en effet sur les hauteurs de la commune de Malzéville. Le plateau est bien plus que cela. A la veille de la Première Guerre mondiale, l’endroit est aménagé afin de défendre la ville d’une possible offensive allemande en provenance de l’Alsace et de la Moselle annexées. Sur la route de Château-Salins, le relief devait servir de fortifications naturelles pour la ville. Mais durant le premier conflit mondial il trouva une toute autre utilité. Le développement de l’aviation et son importance stratégique en fit une base aérienne. De là-haut, les As du pilotage prenaient leur envol de nuit pour bombarder des sites stratégiques positionnés de l’autre côté de la frontière, des usines de gaz de combat notamment.

Mais le développement technologique et les avions de plus en plus perfectionnés nécessitaient des pistes d’atterrissage plus longues. Le plateau montra très rapidement ses limites et c’est en contrebas, derrière la caserne Kléber à Essey-Lès-Nancy, que de nouvelles pistes furent construites.

En 1926, le site est inauguré et les premiers avions militaires se posent sur son tarmac. Il conserva une activité militaire jusqu’en 1966. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands y installèrent la Luftwaffe puis les Américains prirent la place lors de la libération. Le tout accompagné, dans les deux cas, de nombreux bombardements sur les quartiers environnants.

En 1966, l’aéroport est ouvert aux lignes régulières (Paris, Dijon, Lyon, Londres). 1991 marquera la fin de ces services. L’Aéroport Metz-Nancy Lorraine offrant des équipements plus perfectionnés, les avions sont déplacés dans ce nouveau complexe.

Un site stratégique à l’échelle du Grand Nancy et de l’Europe

L’aéroport est proche de tout à Nancy. Surtout, il permet le rapprochement de la cité ducale avec les plus grandes villes européennes. Il est situé à dix minutes en voiture de la Place Stanislas et des sites touristiques lorsque la circulation le permet. Il est à seulement cinq minutes de l’Hôpital Central. Il permet également de rejoindre facilement l’Hôpital de Brabois en empruntant les voies rapides de contournement. A l’échelle européenne, il permet de rejoindre les grandes villes en un temps records : 45 minutes de vol pour atteindre Paris, trente minutes pour Bruxelles, seulement vingt minutes pour Luxembourg et un peu plus d’une heure pour atterrir à Londres.

Un aéroport commercial et dédié à l’aviation d’affaires

2 100 passagers ont utilisé ce service l’année passée à l’occasion de 70 vols. Parmi eux, l’ASNL lors des grands déplacements. A seulement quelques centaines de mètres du Stade Marcel Picot, l’aéroport reçoit également les équipes adverses qui viennent affronter l’équipe au chardon.

Le tourisme d’affaires accueille en moyenne 4 000 passagers par an et 1 100 vols. L’aéroport permet la location d’un jet privé avec pilote grâce à la compagnie Lorraine Aviation. Il faut tout de même compter 2 400 euros l’heure de vol ! Si vous avez un pilote ou êtes-vous même pilote vous pouvez toutefois louer uniquement l’avion pour un prix plus abordable.

Un aéroport d’utilité publique

Ce qui rend véritablement ce site intéressant et important pour la Métropole, c’est son rôle dans l’aviation sanitaire. Nous sommes tous liés à son activité du fait de son lien avec les services de secours nancéiens.

Vous êtes-vous déjà demandé où les hélicoptères du SAMU allaient se ravitailler en carburant ? A l’Aéroport de Tomblaine ! Ils réalisent 650 sorties par an et effectuent 400 ravitaillements à l’année. L’espace dégagé autour des pistes leur permet également d’effectuer des entraînements.  Il permet aussi le rapatriement de blessés vers d’autres villes par la voie des airs. Trente rapatriements ont ainsi été réalisés l’an passé.

Surtout, en cas d’urgence, une mécanique bien huilée permet la mise en place d’une chaîne de vie complexe. En quelques dizaines de minutes, les services de secours du site et l’AFIS (Aerodrome Flight Information Service, agent qui fournit aux pilotes des informations concernant la météo, la piste en service, la pression etc.) se positionnent pour accueillir des avions à la mission vitale. Il s’agit du transfert de greffons depuis d’autres villes françaises à destination des hôpitaux nancéiens. Cent organes destinés à être greffés sont ainsi arrivés par cet aéroport l’année dernière ! L’urgence de ce transfert nécessite d’aller le plus vite possible. L’atterrissage à l’Aéroport de Metz-Nancy Lorraine, plus loin, ferait perdre un temps précieux dans cette course contre la montre !

Un pôle ludique

Pour compléter les services de vol, le site est équipé de hangars pour le parking des aéronefs. Des mécaniciens procèdent à l’entretien des appareils. Des écoles de pilotage y sont également installées, tout comme des entreprises en lien avec les drones (construction, formations, etc.). Vous pouvez également y essayer un simulateur de vol.

Et pourquoi pas enfin une sortie au restaurant « Les têtes brûlées » avec vue sur le tarmac ? Ouvert tous les midis en semaine et le week-end, l’établissement propose une cuisine à base de produits du marché par un chef passionné par son métier et la série télé qui a inspiré le nom du lieu.

Rédigé par Romain LUNARDI

Guide-conférencier de Nancy Découvertes et passionné d'histoire et de patrimoine pour le Groupe BLE Lorraine.

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