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Eoliennes en Pays Boulageois : « Trop, c’est trop ! »

Crédits photo : Jean-Marie MATHE pour le Groupe BLE Lorraine

35 aujourd’hui, 47 dans quelques mois. Les éoliennes ont envahi le territoire dans un rayon de dix kilomètres autour de Boulay-Moselle. Les citoyens commencent à se réveiller devant une telle prolifération de machines. C’est le cas avec l’Association pour la Préservation de la Ruralité du Pays Boulageois qui vient de se créer à Halling-lès-Boulay.

Avec 6 500 mégawatts en fonctionnement, l’éolien français est loin derrière l’Allemagne et l’Espagne. En augmentation constante, 25 000 mégawatts sont prévus en 2020. La nouvelle région « Grand Est » est la première de France en termes de puissance et de nombre de mâts éoliens installés, avec 1 300 éoliennes d’une puissance totale de plus de 2 600 mégawatts, soit 24 % de la puissance française. Actuellement, la Moselle dispose de 21 parcs éoliens. Le premier en Pays boulageois a été installé en 2006 à Téterchen. Il comprend six éoliennes.

Projet présenté en 2013

33 éoliennes hérissent déjà le paysage boulageois sur les bans de Téterchen, Niedervisse, Boulay et Momerstroff. Le promoteur « Eolec », une société allemande, a un projet de douze nouvelles machines dans le secteur allant de Narbéfontaine à Helstroff. Celui-ci a été présenté en 2013 aux habitants de Halling-lès-Boulay, commune d’une centaine d’âmes associée à Boulay depuis 1973. Projet accueilli très favorablement, aux dires d’André Boucher, maire de Boulay et répétés le 30 novembre dernier au préfet, lors de sa venue dans les locaux de la CCPB (Communauté de Communes du Pays Boulageois). Le projet a été confirmé lors du conseil municipal du 18 avril 2016. Suite à cette décision, des habitants de Halling créent d’abord un collectif qui devient en juin dernier l’Association pour la Préservation de la Ruralité du Pays boulageois. « Sans nouvelle du projet depuis 2013, on a décidé de créer cette association pour défendre le patrimoine du Pays boulageois, sa campagne, sa douceur de vivre face à des intérêts économiques privés », nous dit André Massonnet, le trésorier, qui ajoute : « Nous avons accepté les premières éoliennes sans contester dans le cadre des énergies renouvelables. Mais, désormais, ça suffit, trop c’est trop. On est saturés d’éoliennes ».

Priorité à la communication et à l’information

Création d’une page Facebook « Eoliennes Pays-Boulay », distribution de tracts dans les villages environnants, pétition en attendant le site internet et une réunion d’information sont les priorités, vu le déficit d’informations officielles sur ce projet. Les membres de la nouvelle association n’ont jamais été contre les éoliennes ni contre la nécessité de compléter le parc nucléaire par des sources d’énergie de type solaire et hydrauliques. Mais, les douze nouveaux mâts de 80 mètres de haut annoncés ne passent pas. Le maire d’Helstroff-Macker, village voisin, a peut-être réglé le problème en organisant, en septembre 2014, une consultation populaire qui a largement rejeté l’installation des trois machines prévues.

Stop à plus d’éoliennes

Douze machines surdimensionnées : l’association dit « stop » à plus d’éoliennes. Quatre sur le ban de Halling, cinq pour Momerstroff-Narbéfontaine et trois pour Helstroff, soit un total futur de 47 éoliennes dans un rayon de dix kilomètres autour de Boulay, sans oublier le projet sur Denting-Le Ban Saint-Jean. Toutes ces installations sur le Plateau Lorrain dégradent les paysages et dévalorisent les biens. Des études montrent par ailleurs les dégâts sur la faune, mais aussi et surtout, des nuisances pour les riverains : sommeil perturbé, bruit et lumières clignotantes. « Les élus n’ont que l’argument financier et défendent leurs propres intérêts. Les éoliennes sont d’ailleurs très souvent implantées sur leurs terrains. C’est l’anarchie au gré des intérêts personnels : écologiquement et économiquement, ce n’est pas un bienfait.  C’est un saccage programmé du Pays Boulageois », tonne Franck-Emmanuel Ros, le Vice-président, qui ajoute et enfonce le clou : « L’éolien est une vaste supercherie industrielle et énergétique  : quid de la rentabilité de ces machines qui tournent 25 % du temps et dont les implantations se font à coups de subventions qui coûtent aux contribuables cinq milliards d’euros par an. Il faudra aussi s’interroger sur le coût et les nuisances du démantèlement de ces éoliennes ».

Renseignements : collectif57220.stop.eoliennes@gmail.com.

Rédigé par Jean-Marie MATHE

Passionné de médias et correspondant local en Pays Boulageois pour le Groupe BLE Lorraine.

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