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Une Croix de Lorraine en bijou pour ne pas oublier ses origines

La Croix de Lorraine s'offre aussi en bijou (Crédits photo : Vessière Cristaux)

On la retrouve partout à Vallerange, sur la Porte de la Craffe à Nancy, sur les vitraux de l’église de Vézelise et même sur le blason du FC Metz, seul club de football professionnel autorisé à l’arborer. La Croix de Lorraine est un symbole omniprésent et incontournable en Lorraine. Elle se décline désormais même en bijou sur une perle plate dorée à l’or fin, posé sur un bien joli bracelet. Le tout confectionné dans la région.

Afin d’affirmer ses racines, de partager des valeurs communes et de valoriser le savoir-faire artisanal lorrain, Vessière Cristaux cherchait un symbole fédérateur, quelque chose qui rassemble. Son choix s’est très vite porté sur la Croix de Lorraine. Au-delà d’un simple bijou et d’un bracelet, l’idée est de donner du sens à l’objet, au cadeau que l’on offre. Le symbole et le message véhiculés sont tout aussi importants, si ce n’est plus, que le design lui-même. Mais pour bien comprendre ce message, revenons aux origines de la Croix de Lorraine.

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Moulage de la perle plate de la Croix de Lorraine (Crédits photo : Vessière Cristaux)

Les origines de la Croix de Lorraine

Au IVème siècle après Jésus-Christ, Hélène, la mère de Constantin, premier empereur romain chrétien, fit réaliser des fouilles qui permirent de retrouver la vraie croix sur laquelle Jésus fut crucifiée. Des morceaux de cette croix furent ensuite placés dans différents reliquaires qui furent répartis entre les grands patriarches orientaux. Cela dit, la croix à double traverse n’apparaît en tant que telle qu’au Xème siècle dans l’Empire byzantin avec le retour des Croisés de la Terre Sainte. Elle commence dès lors à figurer sur certaines pièces de monnaies et sur quelques insignes de chevalerie. Mais avant de devenir Croix de Lorraine, elle fut d’abord Croix d’Anjou.

C’est en effet le Duc Louis Ier d’Anjou (1339-1384) qui fut le premier à ajouter à ses armes la croix à double traverse qui devînt alors Croix d’Anjou. La Maison d’Anjou avait en effet des liens du côté maternel avec les Rois Arpad de Hongrie, dont elle portait d’ailleurs les armes marquées de la croix à double traverse. René d’Anjou était également roi théorique de Hongrie. La Maison d’Anjou attachait un certain intérêt à ce symbole depuis que le grand seigneur angevin Jean II d’Alluyes avait ramené un morceau de la vraie croix lors du pillage de Byzance par les Croisés en 1204. Cette relique fit l’objet d’une véritable vénération. A tel point que le frère du Roi de France Charles V, Louis Ier d’Anjou, s’en empara en 1350. Il l’enjoliva, avant de la remettre à l’hospice religieux qui en fut le dépositaire. René d’Anjou était le petit-fils de ce Louis.

Verrière ornant la porte d’entrée de la maison de Désiré Christian à Meisenthal (Crédits photo : Vessière Cristaux)

Ce ne fut néanmoins qu’en 1477 lors de la fameuse Bataille de Nancy que la Croix d’Anjou devînt Croix de Lorraine. Le 4 janvier 1477, les troupes du Duc de Lorraine René II, qui n’est autre que le petit-fils de René d’Anjou, se rassemblèrent à Saint-Nicolas-de-Port. Afin de différencier ses 20 000 soldats des Bourguignons, dont l’emblème était la Croix de Saint André, une croix à simple traverse à quatre branches égales, le jeune souverain fit distribuer de grandes Croix d’Anjou en lin blanc que les militaires devaient coudre sur leurs vêtements. C’était la première fois que les armées de Lorraine arboraient fièrement la Croix de Lorraine. Une enluminure du manuscrit de la Nancéide, chronique en vers qui relate la Bataille de Nancy quelques décennies après les faits, montre que le cheval de René II était quant à lui orné de la Croix de Jérusalem. Le lendemain, le 5 janvier 1477, les Lorrains écrasèrent Charles le Téméraire qui fut retrouvé mort après la bataille. La victoire, totale, scella pour plusieurs siècle l’indépendance de la Lorraine.

René II de Lorraine à la tête de ses troupes suisses devant la ville de Saint-Dié, Liber Nanceidos, Pierre de Blarru, 1519

La Croix de Lorraine continua de rester plus tard un signe de ralliement et de patriotisme lorrain, notamment lors de la Guerre des Rustauds. Durant la première Annexion au Reich, de nombreux artistes, bijoutiers et artisans confectionnèrent des objets d’inspiration lorraine. Bagues, broches, vases et autres boucles d’oreilles sont ainsi ornés de Croix de Lorraine, de chardons ou encore d’Alérions stylisés. Certains Poilus portaient également ce type de bijou pendant la Grande Guerre, afin de ne pas oublier la mère patrie et de leur porter chance. Emile Gallé faisait d’ailleurs souvent figurer une Croix de Lorraine dans la signature de ses œuvres Art Nouveau. Celle-ci est le plus souvent insérée entre le E et le G de ses initiales, principalement entre 1877 et 1884. Le symbole fait aussi toute la force évocatrice du monument sur la Colline de Sion pour unir les Lorrains à jamais. Les frères Daum y recoururent de la même manière pour les productions de leur manufacture. Ceci est d’autant plus remarquable qu’Auguste et Antonin Daum étaient des « optants ». Après l’annexion de 1871, ils firent partie de cette vague d’habitants, artistes, industriels et commerçants qui émigrèrent à Nancy pour rester français et contribuèrent au développement considérable de la cité ducale jusqu’en 1914.

Coupe d’Emile Gallé avec décor d’un chardon et d’une Croix de Lorraine (Crédits photo : Vessière Cristaux)

Quelques décennies plus tard, pendant la Seconde Guerre mondiale, la Croix de Lorraine fut récupérée et détournée par le Général de Gaulle pour vaincre la croix gammée des Nazis après l’Appel du 18 juin 1940 lancé à la radio depuis Londres. En juillet 1940, le Vice-amiral Emile Musolier, Commandant des forces navales et aériennes françaises libres, suggéra en effet à De Gaulle lors d’une réunion secrète de choisir la Croix de Lorraine comme emblème de la résistance. Musolier imagina alors un pavillon de beaupré avec une Croix de Lorraine rouge en son centre qui permettait également de se distinguer des forces du régime de Vichy. Créé par De Gaulle le 16 novembre 1940, l’Ordre de la Libération, second ordre national français après celui de la Légion d’honneur, arbore également une Croix de Lorraine associée à un glaive de combat sur des rubans noir et vert pour respectivement symboliser le deuil et l’espoir. Une Croix de Lorraine orne également l’insigne du 507ème Régiment de chars de combat dont De Gaulle était colonel. A Nancy, les abris pour se réfugier en cas de bombardement étaient signalés par une Croix de Lorraine rouge peinte sur les murs. A noter enfin que la vraie Croix de Lorraine, la ducale, se distingue de celle utilisée par les Forces Françaises Libres par ses deux traverses de longueurs quasiment égales.

Cliquez ici pour en savoir plus sur l’histoire de la Croix de Lorraine.

Plus de renseignements sur le bijou et bracelet Croix de Lorraine.

(Article sponsorisé par Vessière Cristaux)

Rédigé par Rédaction BLE Lorraine

La Rédaction du Groupe BLE Lorraine, premier média et think tank indépendant de Lorraine.

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