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Du châtiment de la Xippe sur le Champ-à-Seille à Metz

Xippe

A l’époque médiévale, un égout rempli d’eau et d’immondices existait à Metz tout près de la Seille, sur le Champ-à-Seille ou Champasaille. Ce dernier se trouvait à l’emplacement de l’actuelle Place Coislin. Le Champ-à-Seille était la plus grande place de la cité messine. Situé sur la rive gauche de la Seille, ce vaste terrain était bordé de maisons à arcades avec des créneaux percés de petites ouvertures comme celles que l’on peut encore observer aujourd’hui Place Saint-Louis.

C’est ici que les personnes condamnées par la justice messine pour une faute qui ne méritait ni la mort ni la mutilation des membres étaient amenées pour subir le châtiment de la « Xippe » ou « Xeuppe » (prononcer Chippe ou Cheuppe). Ce supplice consistait à enfermer le malheureux dans une cage en osier appelée « bassin » suspendue par une poulie à une potence plaçait juste au-dessous de l’égout qui conduisait les déchets de l’Hospice Saint-Nicolas dans la Seille. Le condamné à la Xippe était ensuite jeté dans les immondices par le bourreau autant de fois que les magistrats qui assistaient à la scène l’ordonnaient. Prisonnier de sa cage et plongé dans les ordures, celui qui avait été déclaré coupable s’engluait dans la boue pestilentielle, la recrachait. Le peuple raffolait de ce spectacle immonde. Cette punition infamante cessa lorsque la Cour du Parlement de Metz fut instituée en janvier 1633.

C’est également sur le Champ-à-Seille que se déroulaient à Metz les tournois, les joutes, les duels et les cavalcades durant le Moyen-âge. Les charpentiers de la ville avaient édifié un enclos à cet effet. Seuls les maîtres échevins, les combattants et les témoins qui avaient été désignés étaient autorisés à y entrer. Pendant les combats, la milice messine se positionnait au-delà du champs clos et les portes de la cité étaient fermées.

A noter enfin que différents bâtiments ceinturaient la Champ-à-Seille comme par exemple les hôtels particuliers de Matthieu le Gournay et de Warin Roucel, ainsi que le Couvent des Célestins. On y trouvait également une maréchalerie, une halle des tanneurs, un corps de garde pour le guet, des hôtelleries, des dépendances de l’Hospice Saint-Nicolas, une fontaine, une croix de pierre ou encore la Chapelotte. Cette dernière était une maison dotée d’une chapelle qui accueillait les femmes pauvres qui devaient accoucher.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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