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BERIAN pour reconnecter nature et histoire dans les Vosges et en Lorraine

BERIAN

A la découverte du patrimoine naturel et historique dans les Vosges (Crédits photo : BERIAN)

La toute jeune association et auto-entreprise BERIAN entend sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et historique de la montagne vosgienne et du territoire lorrain, à travers notamment des sorties découvertes et des conférences. Rencontre avec Jean-Michaël Choserot, son président-fondateur, naturaliste de profession et historien amateur à la Société Philomatique Vosgienne.

BLE Lorraine : Pouvez-vous nous présenter votre association ? D’où vient ce nom de BERIAN ?

Jean-Michaël CHOSEROT : « BERIAN est une association de loi 1901 née en décembre 2019. Pour des raisons financières, nous avons également créé en parallèle une microentreprise, l’Atelier de BERIAN. La création de l’association est à mon initiative, mais ce projet je ne le mène pas seul. J’ai le soutien de ma compagne Christelle Naets qui me seconde dans la mise en place de BERIAN, et qui tient le rôle de secrétaire. Pour le bureau, j’ai également le soutien de ma sœur Solenne Scharff, trésorière, ainsi que de mon père Thierry Choserot qui tient le rôle d’administrateur avec Frédéric Blanc.

Nos objectifs sont la connaissance, la valorisation, le partage et la protection des patrimoines naturels et historiques de la montagne vosgienne et plus largement du reste du territoire lorrain. Pour l’instant, comme nous ne sommes pas très nombreux, nous privilégions le territoire du Pays de la Déodatie et ses environs. BERIAN propose des sorties découvertes, à la demande ou lors de journées organisées, ainsi que des conférences sur les thèmes de la nature et de l’histoire. Nous proposons aussi des animations pour les écoles et les centres de loisirs, ainsi que des services à diverses structures qui souhaitent mettre en œuvre des projets patrimoniaux. Nous voulons également être un connecteur entre diverses associations naturalistes ou historiennes qui travaillent sur des sujets communs, comme par exemple la réhabilitation d’un mur en pierre sèche, un patrimoine historique utile à une biodiversité typique de ces milieux.

Comme on aime à le présenter, BERIAN est un terme du dialecte lorrain signifiant « ours ». Orthographié également « bérian » ou encore « bérion », on retrouve notamment le toponyme de « bérionfosse » dans une vallée vosgienne, signifiant « fosse de l’ours ». L’ours représente, du fait de sa nature animale et sauvage, la Mère Nature toute puissante. Il est la réalité naturelle perdue des Vosges. L’ours était également reconnu par nos ancêtres comme un animal divin, on pensait même qu’il était l’ancêtre de l’Homme. Quel meilleur symbole alors pour cette union de la nature et de l’histoire que cet ours, cet ancêtre qui remonte le temps en marchant sur le livre de l’histoire … notre histoire ! »

BLE Lorraine : Justement, vous proposez différentes balades thématiques. Quelles sont-elles et en quoi consistent-elles ?

JMC : « Nous proposons en effet des balades sur des sujets divers mais majoritairement en lien avec la nature et l’histoire associées et souvent peu connus. L’une d’elle, qui a un franc succès, est une promenade dans la Montagne d’Ormont, près de Saint-Dié-des-Vosges, où l’on fait découvrir aux participants les légendes et anciennes croyances de ces lieux. Nous proposons également au Camp celtique de La Bure, en partenariat avec la Société Philomatique Vosgienne, une découverte de la faune réelle et imaginaire de l’époque gauloise. Mais d’autres thèmes pourront être abordés au fur et à mesure du temps et pourquoi pas sur demande. »

BLE Lorraine : Associer nature et histoire. Est-ce justement un lien, une connexion qui manquait, qui n’existait pas auparavant ?

JMC : « Ayant travaillé dans plusieurs structures de gestion des espaces naturels telles que l’Office National des Forêts (ONF), le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges ou encore le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine, je me suis vite rendu compte qu’il y avait un manque de dialogue entre ces acteurs. Ils travaillent parfois sur des sujets identiques sans savoir que d’autres le font également, cherchant seuls des solutions à des problèmes quand d’autres ont déjà les réponses de leur côté. Etant passionné par l’histoire, j’ai vite remarqué le lien qui s’opère parfois entre ces deux disciplines. Par exemple, le premier travail d’un naturaliste pour protéger un site est un travail d’archives pour comprendre l’évolution de ce territoire. On remarquera également que les ruines d’un château peuvent servir d’habitat au faucon pèlerin, et bien d’autres choses encore. Le lien est donc là depuis longtemps, il ne demandait qu’à être révélé. A ma connaissance il n’y a pas d’autres structures qui traitent de ces deux disciplines. Les associations sont soit naturalistes, soit historiennes, même si certaines débordent parfois sur l’autre discipline que la leur comme la Société Philomatique Vosgienne, association de protection du patrimoine qui s’est intéressée à l’histoire du loup dans les Vosges par exemple. Mais cela ne va jamais plus loin. »

BLE Lorraine : Qu’est-ce qui vous fascine tant dans la montagne vosgienne et la Lorraine en générale ?

JMC : « Je suis né à Saint-Dié, et comme pour beaucoup de monde j’aime la terre qui m’a vu naître. Ma passion pour la nature était innée, car au plus loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, j’ai toujours passé plus de temps dehors qu’à la maison. J’ai toujours eu cette curiosité pour cette nature qui m’entourait et ces multiples formes de vie. Quant à la passion pour l’histoire, c’est un héritage de mon père, membre de la Société Philomatique Vosgienne. Il m’emmenait avec lui sur les divers sites historiques pour ses recherches sur les traces du passé.

Positionné à un grand carrefour de l’Europe, la Lorraine a une richesse patrimoniale et naturelle impressionnante et diversifiée, mais malheureusement trop méconnue. Ce que j’apprécie le plus en cette bonne vieille terre de Lorraine, ce sont ses très nombreuses légendes qui ne font pas que nous conter des histoires puisqu’elles nous apprennent beaucoup sur la vie des gens, leurs coutumes, leurs croyances au fil du temps, mais aussi sur les phénomènes naturels, les paysages, la vie sauvage. »

Rédigé par Rédaction BLE Lorraine

La Rédaction du Groupe BLE Lorraine, premier média et think tank indépendant de Lorraine.

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