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De la dernière tuilerie de Lorraine à Niderviller

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La tuilerie de Niderviller (Crédits photo : Havang)

Il ne reste plus que cinq ou six tuileries en France. Parmi elles, celle de Niderviller, dans le Pays de Sarrebourg, est la dernière de Lorraine.

Spécialisée dans la fabrication de tuiles, de briques et d’accessoires en terre cuite, la tuilerie-briqueterie de Niderviller réalise des pièces sur mesure, notamment pour la restauration de monuments et d’édifices patrimoniaux. Ses sept salariés possèdent un véritable savoir-faire. La matière première provient d’une carrière d’argile située à 800 mètres de la tuilerie. Le site compte trois fours à gaz pour la cuisson des tuiles. L’installation d’un four à bois est envisagée dans le contexte actuel de hausse des coûts de l’énergie.

Les traces d’une première tuilerie à Niderviller remontent à 1722. Mais celle-ci était située à l’autre bout du village près du Canal de la Marne au Rhin. La première tuilerie implantée sur le site actuel apparaît quant à elle sur le cadastre napoléonien en 1835 et aurait été fondée en 1820. Au milieu du siècle dernier, près de soixante personnes y travaillaient pour une production mensuelle de 100 000 tuiles et de près de 250 000 briques. En 1930, l’effectif monta jusqu’à une centaine d’employés. Mais de nombreuses tuileries fermèrent, aussi bien en Lorraine qu’ailleurs, après la Seconde Guerre mondiale avec l’arrivée de la concurrence de l’aggloméré.

Il faut savoir qu’à l’époque, les ouvriers creusaient à la pelle pour extraire la terre à glaise rouge du gisement de Niderviller. Avec cette matière première, que l’on mélangeait avec de l’eau que l’on trouvait en abondance dans le secteur, on fabriquait des tuiles, des briques pleines ou creuses et des tuyaux de canalisation. Les briques dures, à l’image de celles de Niderviller qui le sont particulièrement grâce à une température de cuisson très élevée, sont en effet parfaitement appropriées aux travaux d’assainissement des villes en raison de leur très grande résistance à la pression et aux acides, alors que le béton et le ciment pur sont beaucoup plus fortement attaqués par ces composés chimiques.

A noter enfin que la tuilerie-briqueterie de Niderviller réalise de nos jours un chiffre d’affaires annuel de 420 000 euros et son carnet de commandes est plein.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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