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Chronologie des salines de la région de Sarralbe

Sarralbe

La source d'eau salée de Sarralbe (Crédits photo : Pierre-Jean Didiot)

Dans le cadre d’un partenariat avec le site historique du Haras de Sarralbe, nous vous proposons de découvrir en exclusivité une série d’articles consacrés à ce monument emblématique du Pays d’Albe. Huitième épisode de cette saga qui permet de dresser les différents jalons historiques du puits salé de Saltzbronn, dont l’histoire est liée à l’impressionnant domaine sur lequel s’installe dès 1702 le Haras de Sarralbe.

Sarralbe se trouve à l’extrémité Nord-Est du gisement salifère qui s’étend sur 70 kilomètres de Tonnoy, au Sud de Nancy, en passant par Dombasle, Dieuze et Château-Salins. Le puits salé de Saltzbronn est déjà connu au XIIème siècle sous le nom de Saline d’Albe. On se sert de ses eaux pour la fabrication de sel dans sept chaudières, jusqu’au temps de la gabelle, impôt indirect sur le sel.

En 1258, l’évêque Jacques de Lorraine donne au Chapitre de Hombourg-l’Evêque vingt mesures de sel à prendre chaque année aux Salines de Sarralbe. En 1308, l’évêque Renaud de Metz afferme à vie, entre autres prestations, une chaudière de sel au couvent de Herbitzheim, cédée au couvent en 1200 par Albert, seigneur de Dagsbourg, Comte épiscopal de Metz. Le puits salé de Saltzbronn est contigu au ban de Herbitzheim. En 1539, le Duc Antoine de Lorraine achète à Henri Bayer de Boppart un sixième du puits salé et à l’abbaye de Sturzelbronn, en grande partie détruite lors de la Guerre des Paysans en 1525, un tiers de la Saline de Saltzbronn, ce qui lui assure la moitié de la production.

En 1544, l’Abbesse du couvent de Herbitzheim, Amélie d’Altroff, cède au Comte Jean-Louis de Nassau-Sarrebruck sa part à une chaudière de sel « am Sodt zu Salzbrunnen », pour la somme de 2 000 florins, et en 1539, 1544 et 1581, par des échanges successifs, les Ducs de Lorraine deviennent seuls propriétaires de la Saline de Saltzbronn.

Ainsi les preuves de l’existence et de la production de sel de la Saline de Saltzbronn abondent. Par le traité de 1581, le Duc de Lorraine, Charles III, cède annuellement au Comte Philippe de Nassau-Sarrebruck seize muids de sel (un muid = 800 litres) de la Saline de Saltzbronn.

Au cours du XVIème siècle, les Ducs de Lorraine s’assurent la possession de toutes les salines et se réservent le monopole de l’extraction et de la vente. Celle-ci cesse à Saltzbronn en 1591 et les bâtiments tombent en ruines. Au mépris du traité de 1581, le Comte Philippe de Nassau-Sarrebruck et ses successeurs font creuser sur le ban de Herbitzheim un puits, qui doit par des voies souterraines détourner les eaux du puits de Saltzbronn pour alimenter une nouvelle saline. Malgré les protestations des Ducs de Lorraine, ce procédé déloyal dure jusqu’en 1737. Par le traité de 1742, entre Louis XV et le Comte de Nassau-Sarrebruck, celui-ci renonce enfin à tout usage du puits salé de Herbitzheim, lequel sera d’ailleurs comblé. Le Roi de France s’engage à lui fournir annuellement 400 muids de sel et à payer une indemnité de 10 000 livres argent de France.

Rédigé par Katia SCHLICH

Auteure d'un site internet historique sur le Haras de Sarralbe en Lorraine pour le Groupe BLE Lorraine.

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