Menu
in , ,

Des dragons de Nancy

Détail d'un des dragons de la Fontaine de Neptune sur la Place Stanislas à Nancy (Crédits photo : Roze Sylvain)

Les dragons ont toujours peuplé l’imaginaire lorrain. Si l’ombre du célèbre Graoully plane encore sur Metz, des dragons hantent également la Place Stanislas à Nancy. Ils font référence à une vieille légende locale.

Plusieurs dragons ornent en effet les deux fontaines de la Place Stanislas qui représentent Neptune et Amphitrite. Ils crachent non pas du feu, mais de l’eau. Leur présence renvoie aux origines de Nancy. La cité ducale a été bâtie sur des marécages légèrement au-dessus de la Meurthe, dans le secteur Saint-Epvre. Bien plus tard, après que Stanislas Leszczynski eut reçu en viager le Duché de Lorraine de la part de Louis XV, Roi de France, débuta la construction d’une place royale. L’ancien Roi de Pologne entendait ainsi honorer son gendre. Mais l’édification de la place et de ses bâtiments sur la vaste zone marécageuse qui séparait la Vieille Ville de la Ville Neuve aménagée par Charles III en 1588 s’avéra compliquée. Des pilotis furent donc installés. Une légende nancéienne raconte que des dragons peuplaient autrefois ce marécage. C’est la raison pour laquelle les architectes décidèrent de rappeler leur présence en les intégrant dans le décor des somptueuses Fontaines de Neptune et d’Amphitrite. Mais la légende ne s’arrête pas là. La colère des dragons non plus.

Fontaine Neptune
Dragon dans le décor mythologique de la Fontaine de Neptune sur la Place Stanislas à Nancy (Crédits photo : Pierre LEHMANN pour le Groupe BLE Lorraine)

En effet, au début du mois de février 1766, Stanislas, alors âgé de 88 ans, fut grièvement brûlé dans ses appartements du Château de Lunéville. Une première version de l’accident veut que sa robe de chambre ait pris feu au moment où il essayait de raviver les flammes de la cheminée. Une seconde prétend qu’une braise aurait jailli du foyer pour venir embraser sa robe de chambre. Certains racontent que les dragons se seraient ainsi vengés du souverain qui les avait chassés de leur marécage au moment de la construction de la place royale en le faisant périr par les flammes. Le dernier Duc de Lorraine succomba finalement de ses blessures le 23 février 1766 après une longue agonie de 18 jours.

Cette légende de dragons s’imbrique elle-même dans celle du Château de Lunéville qui serait poursuivi par une malédiction depuis 1719. L’édifice des Lumières a en effet été ravagé par treize incendies en près de 300 ans. Mais cette fois, ce serait un bien curieux personnage qui y jouerait un rôle, à savoir le nain Bébé de Stanislas

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

Répondre

Quitter la version mobile