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Influence lombarde et architecture italienne à Metz

La Place Saint-Louis reste marquée par l'influence de l'architecture transalpine (Crédits photo : Stefan Jurca)

Véritable plaque-tournante commerciale au cours de sa riche histoire, Metz a conservé dans son architecture différentes influences qui témoignent encore de la diversité culturelle de la cité située au cœur d’une région de passage. Si l’on pense immédiatement à l’imposant côté germanique du Quartier Impérial construit pendant l’Annexion, on se doute moins qu’un tiers de l’architecture de la ville est marqué par l’architecture médiévale italienne.

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Centre économique de la République messine, la Place Saint-Louis rassemblait les activités de change, les services bancaires et les négociants (Crédits photo : Thomas RIBOULET pour le Groupe BLE Lorraine)

Pour l’appréhender, il faut remonter le temps. La cité messine s’est développée petit à petit sur les ruines et les fondations de l’antique Divodorum Mediomatricorum qui a été saccagée par les Huns d’Attila en 451, avant de s’étendre vers ses faubourgs. A partir du XIIIème siècle, avec la création d’une nouvelle route commerciale à travers les Alpes et l’instauration de la République messine qui a fait de la cité une ville libre, puissante et ouverte aux échanges, des banquiers lombards se sont installés à Metz. Attirés par les privilèges commerciaux dont ils pouvaient bénéficier ici, ils ont profondément marqué l’architecture et l’identité des quartiers historiques de la ville. La Place Saint-Louis en est l’exemple parfait. C’est en effet sous ses arcades que les changeurs lombards, une soixantaine à leur apogée, tenaient leurs étals et leurs comptoirs. Toutes les monnaies d’Europe s’y échangeaient alors. Même le Pape y avait envoyé des agents pour traiter avec les grandes familles patriciennes de Metz. Lieu d’échanges commerciaux et financiers, l’actuelle Place Saint-Louis était également un carrefour culturel. Les changeurs lombards y firent élever des maisons nobles, dont les façades crénelées, signe extérieur de richesse et de puissance, montent plus haut que les toits. Leur ligne élégante cache des toitures à quatre pans, également appelées « en pointe de diamant ». L’Hôtel Saint-Livier, le grenier de Chèvremont ou encore le cloître des Récollets constituent d’autres exemples de cette influence transalpine médiévale dans l’architecture messine. On retrouve des bâtiments similaires en Toscane, notamment à Sienne ou encore à San Gimignano.

A la fois château défensif et résidence luxueuse, l’Hôtel Saint-Livier, construit au XIIème siècle, est le plus vieil édifice civil de Metz (Crédits photo : Ga5775)

Dans les siècles qui suivirent d’autres architectes italiens marquèrent la ville de Metz de leur empreinte, à l’image des frères Singa à l’église Saint-Clément ou de Giovan Betto à l’abbaye de Saint-Anould ou à l’église des Petits Carmes. Soient autant de témoignages et d’influences architecturales qui font aujourd’hui la spécificité et la beauté de Metz.

Elevé en 1457, le grenier de Chèvremont est un imposant grenier municipal surmonté de créneaux (Crédits photo : Vincent Zimmermann)

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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