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Témoins de la Ligne Siegfried en Moselle

Le bunker Wotan à Spicheren (Crédits photo : Félix Kumme)

Si beaucoup de personnes connaissant la célèbre Ligne de Maginot, à savoir cette série d’ouvrages fortifiés, de trouées et de zones inondables dressée face à l’Allemagne, dont les plus beaux ouvrages peuvent se visiter en Moselle, du côté du Hackenberg à Veckring, qui est d’ailleurs le plus gros ouvrage de toute la ligne, ou encore du Simserhof dans le Bitscherland, peu de gens ont déjà entendu parler de la Ligne Siegfried ou Westwall. Cette dernière est pourtant le penchant de la Ligne Maginot côté allemand. On peut aussi en observer quelques vestiges en Lorraine à Spicheren et à proximité de Forbach.

Ligne Siegfried
Elément de la Ligne Siegfried ou Westwall en forêt de Spicheren (Crédits photo : J-M)

Alors que tout semblait figé dans cette « drôle de guerre », cette « Sitzkrieg », où l’on s’observait surtout de part et d’autre de la frontière, un linceul de neige recouvrait le paysage, ainsi que les villes et les villages abandonnés depuis l’exode des Mosellans en septembre 1939. Les provocations, l’intox et l’espionnite régnaient néanmoins déjà avant la déclaration de guerre. La fuite forcée de la population fut d’ailleurs l’occasion pour l’armée française de procéder à des pillages, ce qui lui coûta des vies humaines. L’opération lancée le 6 décembre en direction de la Ligne Siegfried fut un désastre. Les forêts et les communes du Massif dépressionnaire du Warndt furent rapidement investies, mais au prix de sérieuses pertes, en raison des nombreux pièges et des mines déposées par les Allemands. Les soldats français entraient ainsi dans les maisons, voyaient un portrait d’Hitler, le retiraient et une mine sautait aussitôt. Table, cadavre de poule, tout était relié à des mines.

Le bunker Wotan sur la Ligne Siegfried à Spicheren (Crédits photo : Piotr Cybulski)

Le 24 décembre 1939 fut choisi par le Führer pour venir une nouvelle fois visiter en personne les travaux de la Ligne Siegfried en Lorraine. Cette ceinture de fortifications avait été imaginée selon les plans d’un nouveau système de défense élaboré par des membres de l’Etat-major à la suite de l’abandon par les troupes françaises de ce secteur frontalier au début de mois de novembre 1939. Ce nouveau dispositif prévoyait ainsi la construction de plus de soixante casemates et bunkers en Moselle, entre Spicheren et Grande-Rosselle en passant par Stiring-Wendel. La réalisation de cette ligne supplémentaire projetée devant Sarrebruck fut définitivement confirmée le 11 janvier 1940.

Char américain M-24 Chaffee qui a participé à la libération de la région en 1944 (Crédits photo : Kalmar Robert)

Ces casemates, qui furent construites selon des règles et des modèles bien précis, jalonnent encore aujourd’hui et en grand nombre le haut et les flancs de la colline de Spicheren, de Forbach et du Kreuzberg. A Stiring et à Vielle Verrerie, certains de ces ouvrages militaires ont été incorporés dans des constructions ou des aménagements plus récents. Véritables témoins de cette période trouble, tout comme cette tombe de soldat sur la route de Spicheren, ils constituent autant des curiosités pour le visiteur qui sait y prêter attention.

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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