Menu
in

Ordre de Napoléon III du 9 août 1870

Napoléon III lors de la Bataille de Sedan par le peintre allemand Wilhelm Camphausen

Conservé aux Archives départementales de la Moselle, le document ci-dessous nous montre l’ordre signé par l’Empereur Napoléon III le 9 août 1870. Un texte de première importance, qui témoigne d’une décision qui présidera, in fine, aux destinées de la Lorraine.

En voici le teneur :

« Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale Empereur des Français, à tous présents et à venir, salut. Avons décrété et décrétons ce qui suit :

Article 1er. Le maréchal Bazaine est nommé commandant en chef des 2e, 3e et 4e Corps de l’armée du Rhin.

Article 2. Le général Decaen est nommé commandant du 3e Corps.

Article 3. Notre ministre de la guerre est chargé de l’exécution du présent décret.

Fait à Metz, le 9 août 1870. Napoléon. »

décret
Ordre signé par l’Empereur Napoléon III le 9 août 1870 (Crédits photo : Kévin GOEURIOT pour le Groupe BLE Lorraine)

Texte intéressant, qui fait encore la part belle aux formules usitées en diplomatie et qui nous montre comment, d’un trait de plume, l’armée française est réorganisée au lendemain des échecs de Wissembourg et de Spicheren. Il faut dire que le même jour, 9 août 1870, Emile Ollivier, chef du cabinet de l’Empereur, vient d’être destitué. Il est remplacé sur le champ par Charles Cousin-Montauban. Bref, c’est un petit peu la confusion dans les rangs français et l’Empereur, retranché à Metz, ne sait trop comment redresser la situation.

Cette dernière, en vérité, ne va faire que s’aggraver. Une semaine après la signature de notre document, les troupes françaises se font étriller sur le plateau de Gravelotte et autour de Saint-Privat. Batailles sanglantes qui pousseront Bazaine, nommé généralissime le 12 août, à s’enfermer dans Metz pour mener une guerre de siège désespérée. Le 27 octobre, Bazaine capitule. Sa reddition, vécue comme une trahison et couplée à l’arrestation de Napoléon III, marque un véritable tournant. Les armées allemandes ont désormais les mains libres pour exiger de la France la cession des territoires réputés germanophones. Ce sera le Traité de Francfort et la création du Reichsland Elsass-Lothringen.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

Répondre

Quitter la version mobile