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Des remparts de Sarrebourg en Lorraine

Les remparts de Sarrebourg dans le Jardin de la Liberté (Crédits photo : Fab5669)

Longtemps surnommée « Kaufmanns Saarburg », qui signifie « Sarrebourg la marchande », la ville de Sarrebourg était au Moyen-âge une cité florissante et puissante. Elle était protégée par d’imposants remparts de 1 670 mètres de long, par 28 tours et par quatre portes flanquées de leur octroi. La cité médiévale avait alors fière allure. C’était une véritable Carcassonne Lorraine, encore plus que Rodemack, qui impressionnait les potentiels conquérants. Il ne reste plus aujourd’hui de ces puissantes fortifications que quelques vestiges classés en 1908 aux Monuments Historiques.

Entourée de larges fossés, l’enceinte fortifiée de Sarrebourg fut construite à partir du XIIIème siècle par Jean d’Apremont, Evêque de Metz, puis par son successeur Jacques de Lorraine. A l’époque, les fameuses Tours de la Loune, situées en haut du Jardin de la Liberté, étaient les plus hautes des fortifications de la ville. Le fossé Nord correspond à l’actuelle Avenue Poincaré, le Sud à l’Avenue Clémenceau. Mais ce ne sont pas les guerres qui ont détruit les remparts de Sarrebourg. Non, la cité avait d’ailleurs payé pour être épargnée par les Suédois lors de la Guerre de Trente Ans. Ce sont plutôt les édiles du milieu du XIXème siècle qui les ont en grande partie vendues pour permettre l’extension de la ville qui étouffait derrière ses murailles. D’autant plus que le chemin de fer était arrivé et qu’une gare avait été aménagée derrière les murs dans les faubourgs de France. Devenus inutiles, les remparts se dressaient alors contre le développement de l’antique Pons Saravi.

En 1865, le conseil municipal autorisa ainsi la vente d’une tour pour quarante francs. Ce fut alors le début de la fin pour les fortifications qui protégeaient la ville depuis six cents ans, mais qui n’étaient plus guère entretenues. Le reste fut bradé par ce même conseil dix francs par mètre carré pour satisfaire à l’urbanisme de la cité. Certains bouts de remparts rachetés par des particuliers ont parfois servir de base d’appui aux habitations.

Tour du Casino
La Tour du Casino, située Quai Jean XIII, était un élément constitutif des remparts de Sarrebourg (Crédits photo : Niko67000)

Si bien que de nos jours, seuls quelques vestiges des puissantes fortifications de Sarrebourg nous sont parvenus. Les Tours de la Loune, même arasées à hauteur des murailles, en constituent les plus beaux exemples. Du haut de leurs huit siècles d’histoire, elles contemplent des maisons funéraires retrouvées au cimetière gallo-romain du Freywald à Troisfontaines. Appartenant aux collections du Musée du Pays de Sarrebourg, ces dernières ont été installées au pied des Tours de la Loune. Deux autres tours sont également encore visibles sur l’Avenue Poincaré. Quelques pans de remparts et arrondis de tours subsistent aussi à l’abri des regards sur des terrains privés au niveau de l’Avenue Clémenceau. Enfin, la Tour du Casino, située Quai Jean XIII, est toujours bien conservée. L’édifice a en effet été préservé par l’Abbé Kuchly lors de la rénovation de la salle du Casino.

Rédigé par BLE Lorraine

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