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Des contours exacts de l’Alsace-Lorraine

Alsace-Lorraine

Carte de l'Alsace-Lorraine, extrait du livre scolaire « La deuxième année de géographie » de Pierre Foncin, publié en 1888

On a tendance à l’oublier, mais lorsque l’Empire allemand annexe, en 1871, l’Alsace-Lorraine, ce n’est, en réalité, ni toute la Lorraine, ni toute l’Alsace non plus qui passe à l’Allemagne.

En effet, en Lorraine, l’Allemagne annexe le département de la Moselle, sauf l’arrondissement de Briey, les arrondissements, alors en Meurthe, de Sarrebourg et de Château-Salins et les cantons vosgiens de Saales et de Schirmeck. En Alsace, une petite partie de la région va rester à la France. Ce morceau, longtemps désigné sous l’appellation d’arrondissement subsistant du Haut-Rhin, a fait l’objet d’âpres négociations au printemps 1871. En vertu de l’héroïque défense que le colonel Denfert-Rochereau avait organisé à Belfort, les autorités prussiennes ont consenti à laisser cette place forte à la France, avec un rayon d’action qui a fait couler beaucoup d’encre car nul ne s’accordait sur la longueur qu’il fallait donner à ce fameux périmètre. Finalement, il fut décidé que la nouvelle frontière franco-allemande, dans ce secteur, suivrait la ligne qui partage des eaux des bassins-versants du Rhin et de la Saône. Mais ! Et c’est là l’épineux problème, en échange de la rétrocession de Belfort, la France devrait donner à l’Allemagne douze communes dans le Pays Haut mosellan.

Parmi ces douze communes, il y a deux communes à titre symbolique. Il s’agit de Vionville et de Sainte-Marie-aux-Chênes, champs de bataille et véritables tombeaux où étaient tombés tant de soldats allemands. Et dix communes à titre purement économique, puisque de récentes prospections avaient récemment révélé que ces territoires étaient riches en minerai de fer. Parmi ces communes, on peut citer Aumetz, Hayange, Nilvange, Lommerange ou encore Fontoy. Au total, ce sont environ 7 000 personnes qui vont devenir allemandes alors que les préliminaires de paix prévoyaient de les maintenir françaises !

Une histoire méconnue, pour ne pas dire oubliée, et qu’il est bon de réhabiliter, 150 ans tout juste après les faits. Pour en savoir davantage sur le tracé de la frontière franco-allemande de 1871, n’hésitez pas à parcourir le Semeur de larmes, roman historique qui évoque la fabrication de cette frontière.

Rédigé par Kévin GOEURIOT

Historien de la Lorraine, écrivain et professeur d’histoire-géographie pour le Groupe BLE Lorraine.

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