La commune de Châtenois, dans les Vosges, a engagé l’année dernière des démarches en vue d’obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP) pour son fameux et très spécial pâté lorrain.
Dans la tradition gastronomique lorraine, il est communément admis que le pâté lorrain serait né au XIVème siècle dans les environs de Baccarat. Bien plus tard, au XIXème siècle, un habitant de Châtenois propose une variante de la recette pour l’améliorer. Il a en effet l’idée d’y ajouter en fin de préparation une migaine, autrement dit un mélange de jaunes d’œufs battus dans de la crème. Si cette recette dissidente peut heurter la sensibilité des puristes et des inconditionnels, elle fait cela dit la fierté des artisans boulangers et des habitants de Châtenois. Le pâté lorrain de Châtenois est ainsi spécial et incomparable, au même titre que la célèbre andouille du Val d’Ajol.
Mais le chemin est encore long avant de voir ce trésor du patrimoine gastronomique lorrain protégé au titre d’une IGP dans la mesure où les démarches se révèlent sinueuses et compliquées. Car si cette spécialité castinienne s’est transmise dans les familles de générations en générations, elle ne se distingue du traditionnel pâté lorrain, dont elle conserve la forme rectangulaire, que par sa migaine. Ce n’est donc pas chose aisée que de définir les critères qui pourraient permettre à un organisme indépendant de contrôler qu’un artisan qui revendique l’IGP remplisse correctement le cahier des charges du pâté lorrain de Châtenois.
Si au bout de ces péripéties techniques et administratives, le pâté lorrain de Châtenois obtenait le précieux label, il rejoindrait ainsi la Mirabelle de Lorraine et la Bergamote de Nancy qui bénéficient déjà d’une IGP en Lorraine. A notre enfin que la France compte actuellement 140 IGP.
