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Des origines de la Bataille de Verdun

Bataille de Verdun

Soldats français à l'assaut sortant de leur tranchée pendant la Bataille de Verdun en 1916

Le 25 février 1916, soit quatre jours après le début de l’offensive allemande sur Verdun dans le Bois des Caures, la prise du Fort de Douaumont, considéré comme le mieux armé et le plus puissant de la place forte délaissée, créa une véritable onde de choc en France. Les Allemands n’étaient plus qu’à cinq kilomètres de la ville. Les Poilus devaient coûte que coûte résister. L’enfer ne faisait alors que commencer. La boucherie humaine de la Bataille de Verdun dura dix mois et fit plus de 300 000 morts et plus de 400 000 blessés. Mais pourquoi Verdun ?

Début 1916, la population allemande, soumise au rationnement, commençait à douter sérieusement de l’issue du conflit. Falkenhayn, Chef d’état-major allemand, exigeait une grande victoire qui pousserait alors la France à engager des pourparlers de paix. Cela permettrait également de redorer le prestige de la dynastie impériale. Il décida pour cela de « saigner à blanc » l’armée française. Son choix se porta sur Verdun plutôt que sur Belfort pour des raisons à la fois militaires et symboliques. Falkenhayn savait que le commandement français ne s’attendait pas à une offensive sur Verdun. Il n’ignorait pas non plus, grâce à ses réseaux de renseignement, que la place forte était très affaiblie depuis le décret d’août 1915. En outre, la configuration du terrain lui était favorable. Verdun formait en effet un saillant dans les lignes allemandes, si bien que les artilleries du Kaiser pouvaient pilonner des deux côtés. Par ailleurs, l’état-major allemand ne pensait pas s’exposer à une contre-attaque française en raison de la faiblesse des communications entre Verdun et l’arrière. Enfin, Verdun est un lieu hautement symbolique pour les Allemands. En 843, le fameux Traité de Verdun avait partagé en trois l’empire carolingien. Louis le Germanique avait ainsi reçu la Francie orientale, communément appelée la Germanie, acte fondateur de l’Empire allemand.

Deux tiers des soldats français combattirent à Verdun. La France y engagea au total 259 régiments d’infanterie sur les 330 que comptait alors son armée. Il était impossible de convaincre les Français que Verdun ne valait pas le prix de sa défense, tout comme il était devenu impossible de convaincre l’opinion publique allemande que Verdun ne valait pas le prix de sa conquête. Aussi, plus les premiers résistaient, plus les seconds s’acharnaient à faire tomber ce qui était devenu un symbole. C’est la raison pour laquelle les combats se transformèrent peu à peu en un massacre absurde qui dura dix mois. Au total, 60 millions d’obus furent tirés pendant la bataille, dont deux millions rien que pour la seule journée du 21 février 1916 !

Rédigé par Thomas RIBOULET

Président-fondateur du Groupe BLE Lorraine et Rédacteur en Chef de BLE Lorraine.

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